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 Héraclès [Réservé]

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MessageSujet: Héraclès [Réservé]   Héraclès [Réservé] EmptyLun 17 Fév 2020, 2:42 am

Les pancartes et affiches illuminait les ruelles du centre-ville, de telle façon que les lampadaires, aux ampoules faibles et tamisées, avaient été cantonné à un rôle purement décoratif. Ironie du sort : Les premières lumières de la ville avait fini dévoré, comme le reste, par l’évolution technique et l’essor économique étonnant du sud du royaume. Tel un nouveau dragon de métal, un serpent de mer, le tube lumineux du métro s’avançait à toute vitesse, d’une station à l’autre. Facette trop peu connue à l’étranger, trop éloigné de l’image d’épinale qu’on y avait du royaume, tours de bois et sanctuaires avait laissé place à des gratte-ciels envahissants. Facette peu connue à l’étranger, mais bien connue par certains étrangers - en particulier, par ceux qui avaient quelque chose à vendre, quelque chose à acheter.

Le coyote regardait passer les rues, se frottait les yeux pour dissiper le décalage horaire, le manque de sommeil. Le couloir du métro était un peu trop calme, et outre l’agitation du véhicule, des frottements suraigus de son ventre contre le rail central. Ce brusque enchaînement de paysage, tous pareillement inconnus, rappelait cruellement à Armadillio le tournant qu’avait semblé prendre récemment son existence. Comme si les visions d’horreur, qui le faisait encore trembler, à chaque fois qu’il fermait les yeux, avaient défilé sans qu’il n’ai jamais oser les arrêter dans leur mouvement. Il toussa. La douleur l’avait marqué dans sa chaire, et non seulement dans sa mémoire. Sa blessure avait l’avantage de lui rappeler la nécessaire matérialité du présent, de rejeter sa peur dans l’oubli.

Mais tout de même. L’odeur de souffre d’Al-Mataha semblait parfois s’être collé à l’intérieur de ses narines. Il toussa à nouveau. Cela dissipait le silence oppressant de cette foutue ville.

Arrêt suivant : Rue centrale, aéroport.” dit la placide voix du métro.

Il se leva. Il portait encore cette veste, ce t-shirt qui n’étaient pas les siens. Là aussi, ce qui était en-dehors reflétait ce qu’il ressentait au-dedans. Étranger à lui-même, dans un état second. Lorsqu’il avait dépassé les stores en métal, tirés devant les portes d’un kioske, il avait presque manqué de reconnaître son propre visage. Il  jeta un oeil dans la glace recouvrant le magasin de vêtement, dans le reflet qu’elle lui renvoyait, constata ses traits émaciés, et la barbe qui cachait ses cernes. Il y avait quelque chose de nouveau, au niveau de son regard, mais il aurait été bien embêté de déterminer de quoi il s’agissait.

Il tourna les yeux en direction de la rue, pour y porter ses pas. Toujours les mêmes. Toujours aussi encastrées, toujours cette rutilante crasse. La ville avait évolué, mais rien n’avait vraiment changé. C’est là que tout avait commencé, et c’est instinctivement ici que le coyote avait décidé de revenir. Se souvenir, et en même temps, ne rien vraiment reconnaître. Debout dans la ruelle, entre bitume et ciel nocturne, il avait l’impression d’avoir rouvert un oeil. Se succédait ici quelques restaurants aux effluves singulières, une salle d’arcade, des bars, quelques centaines de mètres plus loin, la large ouverture donnant sur le parking de bâtiment de l’hôpital. Quoiqu’il soit venu chercher ici, cela valait toujours mieux que de rester enfermé dans sa chambre d’hôtel miteuse, à attendre que ses contacts lui répondent.

Il fouilla dans ses poches. À défaut de but précis, il devait bien lui rester quelques billets.
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MessageSujet: Re: Héraclès [Réservé]   Héraclès [Réservé] EmptyMar 18 Fév 2020, 2:57 am

HRP - Paroles codes couleur:

Je commençais à ressentir. Quoi ? Le fait que je respirai, les odeurs bien qu'étrange, mon cœur battant, ce qu'il y avait sur moi, ce sur quoi j'étais même si j'ignorai ce qu'il en était, mais surtout, le résultat des blessures que l'on m'avait infligé. Actuellement, j'étais incapable de me remettre en tête ce qui s'était produit et pourquoi j'étais ainsi. J'essayais déjà de bouger, profitant de la douleur pour me sentir bien vivante, bien réelle. À peine ouvrais-je les yeux qu'une voix retentit à mon oreille.

-Ne bouge pas trop, tu n'es pas en..

-..laisse-moi.. Fis-je d'une voix qui trahissait un réveil précédé d'un long sommeil.

Qu'il se la ferme un peu, m'agresser ainsi au réveil, on a pas idée. Surtout pourquoi une voix qui ne m'est pas familière viendrait me cueillir au réveil. C'est une nouvelle règle du village ? Ils ont perdu un grain ou bien ? Mes yeux avaient encore du mal à s'adapter à l'environnement, ma vision restait encore flou quelques secondes avant de voir que j'étais enfermée entre quatre murs, quelques peu espacés, d'un endroit que je ne connaissais pas avec une personne dont j'ignorai absolument tout. Des yeux reptiliens.. un long museau aplatit montrant de belles dents pointues.. des écailles.. une allure élancée et légèrement musclée. Plus grand que tout ceux que j'ai pu voir.. Qui ? Pourquoi ?

-Je suis Ed'Garld, un caïman, l'on m'a proposé de te prendre en charge le temps de t'adapter en ces lieux et c'est ce que je compte bien faire.

-Je n'en ai pas bes-..

-Tututut. Me fit-il en posant son index griffu sur mon bec, m'arrêtant net dans ce que je voulais dire. Nous sommes loin de ta campagne blanche isolée des civilisations modernes. Je pense que tu auras bien besoin d'un guide et d'un toit pour vivre convenablement.

-Comment ça loin de ma campagne blanche ?

-Tu es ici à Dragon Kingdom, un monticule d'îles montagneuses, plutôt verte que blanche, enfin même grise vu que nous sommes en pleine ville. M'enfin, dès que tu seras remise je te conduirai chez moi et t'expliquerai un peu comment les choses se passent ici, pourquoi tu es avec moi et tout ce dont à quoi je pourrais te répondre ! Me fit-il avec un sourire qui semblait-être bienveillant. Mais peut-être faudrait-il que tu te reposes encore un peu.

Ma réponse fut de me lever, sans trop me précipiter tout de même, mes jambes restaient quelques peu engourdis. Je vis que je n'avais pas ma tenue habituelle, mais plutôt une veste.. verte pale, ouverte à l'arrière, rien en dessous si ce n'est des bandages. Par ailleurs, mon aile droite semblait encombrée de ces bandages et d'autres choses à l'intérieur.. je ne sais trop quoi. Je sais simplement que je voudrais bien les enlever. Cependant, l'on me le déconseilla vivement. Et alors ? Ce n'était pas la première fois que mon aile fut amoché. Enfin.. de longues explications dont je ne compris pas le tout me fit lâcher prise. J'allais garder ces bandages et je pourrais me dégourdir les pattes dans peu.

-Bah dis donc, tu en veux pour quelqu'un qui vient de se réveiller.

-Je n'aime pas rester enfermée.

-Je vois ça, mais ne force pas trop non plus, ce serait bête de faire durer ton séjour ici.

J'ignore s'il a raison. Je me souviens que les soigneurs n'aiment pas forcément que l'on se surmène lorsque l'on vient à peine de se rétablir, ça doit-être la même chose ici. De ce que j'ai compris, l'on pourrait partir en début de soirée, mais je devrai revenir quoi qu'il advienne pour voir l'évolution de mes ailes.. qu'est-ce que je me débarrasserai bien de ces choses qui l'encombre.. Ed'Garld m'avait rapporté des habits.. je suis loin d'être attiré par les vêtements, mais je ne suis à l'aise que dans ce que j'ai l'habitude de porter. Un haut gris à manche longue, un bas blanc à long bord et des bottes noires.. ma veste me manque déjà, mais je ne pouvais pas me permettre de faire la difficile. Je ne sais rien de ces lieux et encore moins qui est ''mon ange gardien'' sans ailes.

Nous avons donc quitté cet endroit, ''l'hôpital'' si j'ai bien compris, pile à la tombé de la nuit. C'est dans un grand silence que je découvris les lieux, je ne sais pas si j'étais surprise par la grandeur de ces tours faite de métal ou dégoûté par le fait qu'ils aient remplacé la végétation.. Le dégoût semblait se démarquer sur mon visage.

-Et bien l'on ne peut pas dire que cela t'enchante. Serait-ce ma compagnie qui t'insupporte ou la vue de ces bâtiments ? Me fit-il d'un ton spontané avant de percuter une personne qui semblait attendre là, au niveau de l'épaule de l'inconnu.

-Des bâtiments.. un enfer tu veux dire.. comment veux-tu ne pas te sentir étouffé par ces choses ? Lui avais-je tout de même répondu tandis qu'il présentait ses excuses.

-Excuse-moi gam-.. eum.. Excusez-moi, monsieur. Il laissa passer quelques secondes avant de se justifier. J'espère que vous ne me tiendrez pas rigueur de vous avoir pris pour un gamin, je confonds souvent avec ma grande taille. Poursuivait-il légèrement gêné tout en affichant un sourire qui se voulait sympathique.

-Il est vrai que tu n'es pas petit.. Fis-je comme une simple remarque.

-Oui, mais ce n'est pas une raison de ne pas s'excuser lorsque l'on fait un pas de travers ! N'est-ce pas.. ? Il laissa un blanc en se tournant vers l'étranger qu'il venait de percuter espérant que le canidé participe à la conversation. Puis bon, tout n'est pas à jeter par ici, non ? Poursuivait-il en donnant une nouvelle opportunité à la personne inconnue que de pouvoir se prononcer.
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MessageSujet: Re: Héraclès [Réservé]   Héraclès [Réservé] EmptyMer 19 Fév 2020, 3:38 am

- Kwarn’ ! Oh !

Le temps avait passé. Mais le coyote ne se décidait pas. Il restait encore et toujours, à refaire un tour devant les vitrines. Peut-être n’avait-il pas vraiment envie d’entrer. Trop profondément plongé dans ses pensées pour prendre une décision, ou même pour réaliser que les commissures de ses oreilles devenaient glacées. Aussi, peut-être sa surdité temporaire avait-elle quelque chose de volontaire.

- Kwarno ! Eh !

Il sursauta lorsqu’une main se posa sur son épaule, leva les yeux pour regarder dans ceux d’en face. La première chose qu’il remarqua fut le costume, blanc, immaculé, la seconde, un sale museau coiffée d’une paire de lunettes aux verres fumés. Le doberman lui adressait une sorte de rictus. Armadillio cligna des yeux stupidement, sans le reconnaître. Son interlocuteur leva les bras, comme s’il voulait le saluer, un jour de fête.

- Alors, tu ne m’avais pas dit que tu passais dans le coin ?

Il enleva ses lunettes. Le coyote reconnu alors le visage de celui qui se faisait appeler Joey. Il serra la main qu’il lui tendit, avant de prendre une vigoureuse claque dans l’épaule.

- Ça fait un bout de temps, dit le coyote en essayant de sourire.

- Une éternité ou deux, oui ! Regarde-moi cette vieille tête fatiguée, dit Joey en lui secouant l’épaule avec un grand rire.

Le coyote rit à son tour en essayant de sonner le plus juste possible, sans vraiment arriver à se souvenir quoique ce soit qui distingue Joey de ses autres associés : Il fallait croire que le mobien moyen aimait à entrer en contact à coup d’épaule.

- Qu’est-ce que tu deviens ? demanda-t-il.

- Toujours dans l’Obat, toujours sur des prix défiant toute concurrence, ça marche toujours comme il faut et où il faut, dit le doberman en souriant pour de bon cette fois-ci, sans parler trop fort, regardant aux alentours. Et toi ? Toujours les flingues ?

- Ouais. On peut dire ça… Ça...

- Ne dit rien, dit Joey.

Le coyote ferma la bouche. Le chien tappa sur son torse.

- Je sais que ça ne va pas très fort, depuis l’augmentation des cours, suite à tu sais quoi…

Totalement sorti du marché depuis un temps indeterminé, Armadillio n’avait pas la moindre idée de ce à quoi le doberman faisait référence, pas la moindre idée de ce que signifiait sa purée de mots, de termes économique, d’actualité. Explosion des marchés, politique des prix. Langage ingénu absolument inaudible pour le coyote, qui hochait de la tête sans écouter.

- ...Et donc, je me suis dit, en ce moment le marché entre dans une sorte d’hiver. Je ne parle pas de solde, et pourtant on en est pas loin, non ?

- Possible.

- Ouais, répéta Joey à lui-même. J’ai bien vu que tu n’étais pas venu pour affaire, parce que les caisses sont vides. Écoute, voilà ce que je te propose, pourquoi pas bosser à nouveau pour l’ancienne école ?

Armadillio ne répondit rien.

- 50 kilos d’un coup, avec ça tu te refais, tu repars sur un buisness - En plus les gens d’ici te connaissent, donc ils seraient sans doute content que tu reviennes leur passer le bonjour !

- Franchement… dit le coyote en plissant les yeux.

Joey désignait de la main un point lointain. Un club au bout de la rue.

- C’est juste qu’il faut pas qu’on reste ici si c’est pour discuter ça, dit le doberman en reculant. Tu le sais, une affaire débouche toujours sur d’autres, et c’est en étant ouvert à tout type de marché qu’on aura un jour la chance de parcourir les sentiers de la gloire.

- La gloire, hm.

- Ouais, le sentier de nos villas avec jardin et fontaine.

- Fais attention où tu mets les pieds, dit Armadillio en levant un sourcil.

- Tranquille, ça ne...

Le doberman, qui ne regardait pas devant lui, percuta l’épaule d’une large et grande silhouette, à en perdre presque les lunettes qui pendait sur son nez. Le coyote se pressa de le rejoindre, enlevant la capuche qui tenait sur sa tête.

-Excuse-moi gam-.. eum.. Excusez-moi, monsieur.

- J’ai dû percuter un lampadaire, dit Joey en remettant ses lunette en place.

- J'espère que vous ne me tiendrez pas rigueur de vous avoir pris pour un gamin, je confonds souvent avec ma grande taille.

Le chien regarda le caïman de haut en bas, s’essuya le nez. Armadillio arriva en posant la main sur l’épaule de son ancien associé. Était-ce son imagination ou non, mais le doberman semblait avoir esquissé un geste bizarre vers la poche intérieure de son veston.

- Attends, attends, c’est ça que je disais, regarde devant toi.

Le doberman eut un rire nerveux et lâcha ce qu’il tenait en main. Le coyote avait vu juste.

- Il est vrai que tu n'es pas petit..

Les deux canidés baissèrent les yeux pour voir une plus petite mobienne non loin, qui semblait disparaître derrière l’écran visuel que leur opposait le grand reptile.

- Oui, mais ce n'est pas une raison de ne pas s'excuser lorsque l'on fait un pas de travers ! N'est-ce pas.. ?

- Tout à fait, dit le coyote avec un ton emprunt de jovialité. Nos excuses.

- Puis bon, tout n'est pas à jeter par ici, non ?

Armadillio hocha de la tête. Il voulait s’esquiver, mais son associé resta en place.

- Ici, vous voulez dire, ici dans le quartier ? Demanda Joey. Non… Après ça dépend ce qu’on est venu chercher, hein ? Ça dépend de plein de trucs, aussi, de l’âge, tout ça.

Le coyote s’essuya les yeux.

- Mais je vois que vous sortez de l’hosto, la petite s’est blessé ? Vous vous êtes fait tapé dessus ? Accident de voiture ?... dit-il avant d’attendre que son interlocuteur lui réponde.

- Joey…

- En tout cas sachez que ce quartier-là n’est pas fou quand il commence à faire nuit.

Sans doute voulait-il montrer ses aptitudes communicatives en se montrant rassurant. Mais son museau de doberman, éclairé par les lumières artificielles, faisait toujours l’effet inverse.

- Et si vous voulez boire un truc, ils servent pas cher là-bas et il y a une bonne ambiance, dit le chien en montrant du doigt le club où il avait prévu d’inviter le coyote.

- Il plaisante bien sûr, dit Armadillio, bonne soirée messieurs-dame, dit-il en tirant vigoureusement le bras de son associé.

Ils s’éloignèrent en direction du dit club.

- T’es fou, ça ne se voyait pas qu’elle n’avait pas l’âge ?

Le doberman se mit à rire.

- Comme je te l’ai dit, “faut rester ouvert à tout type de marché”.

- C’est ça, oui, dit le coyote en le poussant.

Le chien alla percuter la porte du club, qu’il ouvrit en appuyant dessus de tout son poids. Le coyote marcha à sa suite, aveuglé par les lumières violettes fluorescentes s’échappant de l’intérieur du bâtiment, et par cette musique dont le volume poussé au maximum laissait s’échapper des basses faisait vibrer ses murs.
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MessageSujet: Re: Héraclès [Réservé]   Héraclès [Réservé] EmptyLun 24 Fév 2020, 4:03 am

HRP - Paroles codes couleur:

- Mais je vois que vous sortez de l’hosto, la petite s’est blessé ? Vous vous êtes fait tapé dessus ? Accident de voiture ?...

- Joey…

-Elle traînait au mauvais endroit au mauvais moment, cela arrive, mais par chance rien n'est irréversible puis elle ne devrait pas tarder à retrouver la forme. Si elle reste calme. N'est-ce pas ?

Mouais, disons cela comme ça, pour peu que je l'ai écouté. Sachant qu'il me venait en aide, je n'allais pas reprocher quoi que ce soit à la première justification sortie, puis, j'étais plus occupé à observer du coin de l’œil nos interlocuteurs. Je n'ai certainement pas grandis dans les mêmes conditions qu'eux, mais à l'écoute, le chien (pour ne pas en reconnaître la race exclusive) semblait vouloir quelque chose. Quoi, je ne le sais pas, je ne suis pas devin et cela m'intéressait-il vraiment ? Non. En revanche, s'il pouvait me faire sortir d'ici. De cette ''jungle urbaine,'' là oui, je serais intéressée. Ces tours de béton ne me mettaient pas à mon aise. Ce manque flagrant de nature pour ces structures.. les uns sur les autres.. j'ai la sensation d'étouffer. De manquer d'aire.. Cela ne restait qu'une impression bien entendu.

-Il est vrai que je suis en manque d'aventure. Ironisais-je bassement à mon ''accompagnateur.''

Suite à cela notre principal interlocuteur répondit à la dernière question d'Ed'Garld.

-En tout cas sachez que ce quartier-là n’est pas fou quand il commence à faire nuit.

-C'est pour cela qu'il ne vaut mieux pas rester trop longtemps par ici, la nuit. À moins que tu ne veuilles refaire un tour là-bas. Me fit-il en pointant en direction de l'hôpital avec son pouce.

Je levais les yeux au ciel, blasé d'être prise pour une gamine.

- Et si vous voulez boire un truc, ils servent pas cher là-bas et il y a une bonne ambiance.

-Merci, mais l'on va plutôt rentrer, elle doit se reposer. Fit-il accompagné d'un simple sourire.

- Il plaisante bien sûr. Bonne soirée messieurs-dame.

-Mouais, bien entendu ''Papa.'' Insistais-je lourdement sur le dernier mot afin de faire comprendre qu'il ne l'était pas, ce qui était indéniable et donc, qu'il n'avait pas d'autorité sur moi.

-Bonne soirée à vous aussi, merci. Fit-il en les saluant d'une main avant de me regarder.

Je ne saurais dire s'il était agacé, énervé ou désolé. Nous avons repris notre route dans le silence avant que je ne le rompt.

-Ne me traite plus de gamine ainsi.. je n'ai peut-être pas ton âge, mais cela fait bien longtemps que j'ai passé le cap de la naïveté et de l'ignorance propres aux enfants.

-Je le sais bien, Valh, mais il y a encore beaucoup de notion de notre ''monde'' qui t'échappe.

-Comme beaucoup de notion de mon ''monde'' qui vous échappe.

-Hum ! Il mit l'une de ses mains sous son menton. Tu n'as pas tout à fait tort, mais contrairement aux nôtres, les vôtres s'appliquent uniquement chez vous, tandis que celles d'ici sont mondiales. Hormis les quelques tribus qui ne sont pas atteintes par la modernisation.

Je l'avais écouté sans pour autant le regarder, gardant mon attention vers l'environnement qui m'entourait. Celui-ci était assez bruyant.. trop bruyant. Pourtant, il faisait nuit, ça devrait être encore plus tranquille. Sans compter cette chaleur.. était-ce dû au manque de neige.. à leurs matières utilisées pour tous ces chemins et constructions.. je ne me sentais pas bien.. encore moins bien que tout à l'heure vis-à-vis de ces habitations. Je ne peux pas rester ici plus longtemps.. je ne le veux pas. C'est comme être en cage.

-Tu sais.. tu as beaucoup à apprendre ici, mais promis je vais essayer de te considérer comme une adulte. Si ça se trouve tu apprendras vite et tu pourrais même m'en apprendre plus sur.. Valh ?

-Je.. je crois que.. tu peux me ramener à là-bas..

À peine avais-je fini ma phrase que je me suis senti tomber, puis rattraper. Par le sol ou des bras ? Je ne sais pas trop, ma vue comme mon corps me faisaient défaut.

-..m'abandonne pas.. je t'ai promis de.. t'appeler gamine.. entendis-je de loin.

-Ne m'appelle... plus.. gamine.. Se fut mes derniers mots.

Bon, retour à la case départ.

- - -

Le Caïman rentra précipitamment dans le bâtiment, la hibou dans les bras et furent accueillit par la voix d'une femme qui lui demanda de s'approcher.

-Elle s'est évanouie il n'y a pas cinq minutes dans la ruelle voisine. Fit-il l'air inquiet.

-J'ai besoin d'un médecin et de quoi transporter une blessée. Fit-elle à son appareille avant de le reposer pour regarder son interlocuteur. Que c'est-il passé ?

-Nous sommes sortis de l'hôpital il n'y a pas longtemps, nous étions en train de marcher puis.. un malaise.

-Des antécédents ?

-Non.. je ne sais pas, je ne crois pas.

-Vous ne l'avez pas surmené ?

-Non, nous avons fait que marcher, doucement, pour revenir chez nous.

La femme prit en note ce qui fut dit, quelques secondes plus tard un médecin accompagné de deux infirmiers et d'un lit typique des hôpitaux arrivèrent. La réceptionniste leur donna une feuille sur laquelle elle avait noté les informations donné par Ed'Garld tout en leur annonçant qu'elle leur donnerait plus de renseignement par la suite.

-Ne vous inquiétez pas, ils vont la prendre en charge. J'ai aussi quelques questions à vous poser.

Bien qu'inquiet il s'exécuta. Donnant toutes les informations qu'il pouvait afin qu'ils puissent la prendre en charge correctement. Devant expliquer également qu'il venait de prendre sous son aile cette mobienne d'une vingtaine d'années, afin de l'introduire à la société locale et actuelle. Beaucoup de choses restaient sans réponse concernant son dossier médical. S'il y avait des antécédents en ce qui concerne les malaises, les allergies à des traitements, d'éventuelles maladies, qu'elles soient génétiques ou attrapées entre temps, etc... Une fois toutes les questions posées et trouvant des réponses positives comme négatives, la réceptionniste lui demanda de bien vouloir être patient et de retourner chez lui, passer sa nuit avant de pouvoir repasser le lendemain à l'heure des visites pour savoir où cela en était. Néanmoins, s'il y avait un problème ils l'appelleraient dans les plus brefs délais.

Le mobien sortit alors du bâtiment et repris sa route pour rentrer chez lui, inquiet pour celle qu'il venait à peine de récupérer et immédiatement remise à l’hôpital.

-Et bien, ton séjour ici commence mal. J'espère qu'ils ne te perdront pas. J'ai déjà perdu Illéna et Myrah. Je ne veux perdre personne d'autre... Fit-il seul, d'une voix légèrement audible.
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MessageSujet: Re: Héraclès [Réservé]   Héraclès [Réservé] EmptyDim 01 Mar 2020, 11:22 pm

- C’EST QUI, CELUI AVEC TOI ?...

Les basses de la musique électronique résonnait à en faire trembler les cages thoraciques et les coeurs. Armadillio cligna des yeux. Les lumières jouaient sur le visage du gardien qui bouchait de toute son épaisseur les escaliers menant à la mezzanine, passant du rouge au violet, du violet au bleu. Le dorberman tenait les épaules du coyote.

- C’est un ami en qui j’ai tout à fait confiance, dit la voix étouffé de Joey.

- QUOI ?

Joey cria sur l’hippopotame afin d’être entendu.

- UN AMI...CONFIANCE… tenta-t-il.

- Ok,fit le garde, avant de se décaler sur le côté.

Fort de ce nouveau passage, les deux mobiens montèrent les escaliers. En haut, une petite pièce donnant directement sur les salles en contrebas où un public mobien se mouvait. Beaucoup de silhouette debout, une ou deux d’assises : Une large créature, perdue dans la fumée, une fille dans chaque bras - le point vers lequel Joey s’orientait, entraînant le coyote.

- Ashin. Grand boss.

Le doberman s’arrêta, pour mettre un genoux par terre, en tendant la main. Le coyote le regarda faire. Le nuage auquel Joey semblait s’adresser ne se dissolvait que pour laisser place à d’autres volutes. Il en émergea une lourde main chargée de bagues.

- Je t’amène un vieil ami à moi, qui a déjà travaillé dans ces environs.

Il y eut un instant de flottement. Armadillio sentit un regard peu amène se poser sur lui. Il ne cligna pas des yeux. Il avait le sentiment d’avoir déjà deviné le visage qui lui faisait face, de l’autre côté du voile. La main se tendit alors, l’invitant à également mettre un genoux à terre, ce qu’il fit sans baisser les yeux.

- Un vieil ami à moi, également.

Et alors que la force prodigieuse saisissait ses phalanges, les petits yeux entouré de ride de l’éléphant, Elephas maximus à l’air mauvais, sa trompe crachant de la fumée. Le coyote eut un sourire en coin.

- Senuin, alors, maintenant tu te fais appeler “Ashin Senuin” ?

L’éléphant remit le cigare dans sa bouche. Couronné de ses défenses et de sa méchanceté, il était à présent affublé du titre honorifique d’Ashin - en d’autres termes, de grand maître. Il eut un petit rire, puis laissa retomber sa main.

- Exact. Mais toi, tu es toujours Kwarno, c’est bien ça ? Comme à la grande époque...

Le coyote hocha de la tête. Un souvenir lointain et fugitif lui traversa l’esprit. Ils ne s’étaient jamais très bien entendu avec ce Senuin. Le type avait voulu se faire trop de marge, trop vite. Voulant revendre ses armes à des contrebandier à un prix d’or trop audacieux, il avait bien faillit les faire tuer. Avare, goinfrée d’une audace mal placée, il l’avait laissé tomber pour ne plus avoir à travailler avec lui. Ce dernier s’était alors tourné vers ce qui marchait le mieux. À savoir le poison.

- Dites bonjour à mon vieil ami, les filles.

Les mobiennes qui entouraient Senuin, des jaguars, portant des jupes trop courte, le regardait nonchalamment, des billets de rings sur leurs genoux. Senuin ne recrachait pas que de la fumée, pas que de la bille, mais aussi son fric. Il fit signe à Joey qu’il pouvait disposer. Le coyote se leva, s’attendant à se voir rembarrer. Il vit alors avec surprise l’éléphant bousculer sans ménagement l’une des mobiennes pour lui laisser une place d’assise à sa gauche. Le doberman, aussi surpris qu’Armadillio, le poussa en lui soufflant un rapide “vas-y”. Le coyote s’assit sur la banquette du canapé en cuir dont Senuin occupait la majeure partie, s’y retrouva presque affalé, pensant le dossier beaucoup plus proche. Pour ne rien aider, la jaguar vint poser ses fesses sur l’un de ses genoux, contrepoids gênant dont il se serait fort bien passé.

Senuin tira sur le cigar, longuement, prenant le temps de recracher la fumée. Prenant le temps d’être, attention typique de ceux qui voulait montrer de façon ostensible leur statut d’Ashin. Le coyote se gratta l’arcade sourcilière, endurant l’humiliation et crevant de chaud sous sa veste. À l’époque où sa fierté et son assurance était intacte, jamais il n’aurait accepté ce genre de traitement, que les maîtres réservaient parfois aux clochards saoul. Mais depuis que son propre réseau avait été démantelé, depuis ce qui s’était passé, il n’était plus si sûr de pouvoir tenir son rang, et de moins en moins sûr de valoir mieux qu’un clochard saoul.

- On est mieux en bonne compagnie, non ?...

L’éléphant cracha à nouveau de la fumée. Longuement.

- Tu sais Kwarno, y a un truc qui me fascine chez toi. Une sorte de... Propension à perdre.

Le coyote toussa.

- C’est fascinant, d’après toi ?

- N’y voit pas de mauvaise ironie. Tout ça, dit l’éléphant, reprenant sur ses genoux un billet, pour le poser sur le ventre du coyote. L’argent. On dirait que tu n’aimes pas ça.

- Impossible de vivre sans.

- Remarque typique de ceux qui ne le haïssent, dit l’éléphant avec un grognement.

Il riait.

- Toujours quand tu en as eu, tu as investi. Trop ambitieux. Tu es allé loin, mais à trop parier l’argent qui te brûle les mains, tu as fini par revenir ici, au point de départ. Regarde-moi...

Le coyote tourna la tête, repoussant le dos de la jaguar qui se laissait partir en arrière et allait lui tomber dessus.

- Je regarde.

- ...Il ne m’a pas fallu des siècles pour arriver où j’en suis.

L’éléphant épousseta son costume, encore lourd de son dernier repas. C’était le petit mouvement qui finit de consumer la patience de son interlocuteur.

- C’est vrai, dit le coyote en sentant sa mâchoire se raidir et ses narines se dilater. J’aurais sans doute fait autant, si ce n’est mieux, en vendant de la colle à des mômes.

- Là tu commences à parler. Effectivement, et aujourd’hui je suis là, roi du Obat dans cette partie de l’île. Pourquoi ne l’as-tu pas fait ?

- Pas mon domaine.

- Et c’est quoi exactement, ton domaine ?

La jaguar se laissa retomber, écrasant le visage du coyote au passage. Celui-ci en émergea.

- C’les armes…

- C’est un peu facile, “arme”, c’est un mot. Je pourrais dire que mon domaine c’est la drogue. Mais comme tu l’as dit, mon domaine c’est les orphelins du port, et ceux d’ailleurs. Tout ceux qui veulent quelques instants d’ailleurs, tout ceux qui ont besoin de ce genre de médication, c’est là où je vais chercher la clientèle. C’est appuyer sur une faiblesse du mobien, oui.

Il détourna son regard d’Armadillio pour poser la main sur la mobienne qui était à sa droite, et qui s’était endormi contre sa bedaine, pour lui caresser la tête, mimant un geste de tendresse.

- Et toi tu appuies aussi sur une faiblesse. La guerre. Ton domaine, c’est la guerre, coyote, c’est là où tu vas chercher la clientèle. Moralement il n’y a là rien que je puisse appeler supérieur.

Armadillio réfléchit.

- Je n’ai prétendu que c’était mieux, mais à l’évidence, j’ai bien souvent armé ceux qui étaient déjà en guerre et demandaient un service. Je n’ai jamais fait essayé un flingue à des gosses par “inadvertance”.

- Parce que tu ne sais pas créer de marché. Et puis bon, à quoi bon les distinguer ? La guerre c’est une drogue, et la drogue, c’est une guerre, je le dis souvent.

- Je suis pas sûr de comprendre.

- Tout ça c’est de l’argent. Et ça, dit-il en levant le visage de la jaguar apathique, ça c’est ce qu’on achète. Tu as ni l’un ni l’autre, tu es au mieux un bon porte-flingue, donc laisse tomber tes considérations. Tiens.

L’éléphant laissa tomber un paquet sur le genoux libre du coyote.

- Qu’est-ce…

- Obat. Quatre cent gramme. Pur. Je n’ai pas précisément de client en tête, mais je pense que tu vas en trouver.

Armadillio regarda le paquet. Il secoua la tête.

- Écoute, Senuin…

- J’emmerde ta morale à deux étages, dit l’éléphant en reprenant le paquet. Mais porter un flingue ça, ça ne te fais rien, alors j’ai peut-être un truc pour toi.

Il fit signe à un mobien tigre, non loin, qui s’approcha pour tendre l’oreille. Senuin eut la confirmation qu’il attendait.

- Tu veux de l’argent ? Très bien. Prend ça.

Senuin posa le flingue sur le genoux libre du coyote. Ce dernier s’en saisit. Un pistolet, avec ce long canon, caractéristique des silencieux d’un autre temps.

- Prend ça, et va buter un type. Un trafiquant de drogue, justement. Ça te parle, non ?

Le coyote retira le chargeur, qui était plein, regarda l’état de l’arme. Sur la poignée, le symbole de la fabrique, un triangle, lui disait quelque chose. C’était lui qui l’avait vendu.

- Où est-il ?

- Dans un hosto. Pas très loin.

- Il est blessé ?

- Plus grave.

- Mourant ?

- Plus grave, il est médecin. Docteur réputé en chirurgie cardio-vasculaire.

Le coyote leva les sourcils.

- Un docteur, oui. Le type s’est mis non seulement à vendre tout l’Obat de synthèse qui lui passait entre les mains, en vendant des stocks payé par le royaume et fournie de façon légale, mais le gars s’est mis à utiliser des mules. On a retrouvé des gars avec de l’Oblat dans l’estomac. Lui et quelques compères se sont mis d’accord pour mettre des camés sur le billard, leur ouvrir le bide et en faire des pochettes surprise, dit l’éléphant en riant, difficilement détectable aux aéroports. Tue-le qu’on en finisse.

- Très bien, dit le coyote en rangeant le pistolet dans son pantalon. Tu as besoin d’une preuve ?

- Pas vraiment, dit l’éléphant. Disons que, si tu fais le boulot, la chose viendra… D’elle-même.

Le coyote tourna la tête. Senuin se contenta d’hocher la sienne. Il regardait fixement un orang-outan en costard, qui venait de débarquer à l’étage.

- D’elle-même ?

- Là où tu interviens, c’est comme correcteur. Il y a des méthodes expéditives que j’aurais volontier approuvé, mais que ceux qui sont autour de moi auraient refusé. Je préfère quand on fait ça avec un flingue.

- Ce n’est pas très claire.

L’orang-outan fit un signe presque imperceptible à son interlocuteur, avant d’aller disparaître dans une arrière-salle derrière deux gardes.

- Plus le temps, dit l’éléphant après avoir consulté son énorme montre. Si tu veux plus d’information, demande à Barouti…

- De quoi ? “Barre d’outil” ?

- ...Et n’oublie pas.

L’éléphant lui montra le cadran de sa montre, tandis que l’autre jaguar, ayant perdu son massif appui, tomba contre Armadillio, qui cligna des yeux.

- Il est vingt-deux heures. À deux heures et demi il sera trop tard. Si c’est toi qui tue celui qui se fait appeler “le docteur”, tu auras l’argent, sinon, rien. Tiens, voici déjà pour ton temps. Tu reviendras me voir si c’est fait, sinon ce n’est même pas la peine.

Senuin laissa tomber un billet de cinq rings sur le coyote, avant de lui tourner le dos, pour s’éloigner en direction de l’arrière-salle, encadré d’une lourde sécurité. Il soupira.

- Baruti… Mais ce n’est absolument pas un indice, ça !

Joey, ayant vu l’éléphant s’éloigner, était revenu, un verre à la main.

- J’te dérange pas ? Alors, il t’as donné un boulot ?

Le coyote écarta la mobienne appuyé contre son épaule, souleva par les hanches l’autre pour la jeter sur un canapé adjacent. Il se leva.

- J’ai quatre heures à peu près. Est-ce que tu connais un… “Barrouti” ?

- Non ?

Le trafiquant se frotta les yeux, regarda aux alentours. Dans la foule indistinct, de costume, de têtes, la fête battait son plein, dans une insouciance factice. Au dehors, les rues vide. Dans sa poche, le flingue. Face à lui, un doberman qui tentait d’attraper un bout de citron avec sa paille, au fin fond de son verre. Pas la moindre idée de l’endroit par lequel il fallait commencer.

- ...Génial.
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MessageSujet: Re: Héraclès [Réservé]   Héraclès [Réservé] EmptyVen 03 Avr 2020, 3:23 am

HRP - Paroles codes couleur:

Bon sang.. qu'est-ce qu'il s'est passé ? Je me souviens de ce.. crocodile qui était avec moi, m'aidant à sortir de.. d'où déjà ? Je commençais à reprendre conscience, c'est un fait que l'on voit là. Maintenant.. mon corps, mes doigts bougent.. je sens ma respiration, l'odeur étrange des lieux qui ne m'est pas si inconnu. Mes yeux s'ouvrent. Encore enfermée entre quatre murs. Je soupire avant de me lever brusquement. J'ai un sentiment de tournis, voir de vertige, un comble pour un hibou. Personne n'est là ? Un fil est relié à mon bras gauche se logeant dans celui-ci. J'ai connu des choses bien plus douloureuses, bien que ce soit légèrement gênant, à supposer que je dois le garder.

Contrairement à la dernière fois cet endroit était d'une température agréable. Serait-ce ça qu'il me manquait ? De quoi donc ? Cet air glaçant.. cet air rappelant celui des terres de givre. Délicieux. Bien que.. oui j'exagère, ça ne l'est pas autant. Clairement pas. Cet air frais est loin d'être aussi frigorifiant et revigorant que celui de mon pays. Je devrais peut-être y remédier. M'asseoir en tailleur, joindre mes mains dont les griffes s'enlace, faire le vide et se concentrer.. si je ne m'abuse et de ce que l'on m'en a dit, je serais interrompu.

Ils n'aiment pas le froid. Ou que très rarement, mais jamais comme moi je l'aime.

Des pas, je les entends aller et venir. J'ignore l'heure qu'il est, mais l'endroit n'est pas si calme que ça. Des paroles légères les accompagnent.. je ne les comprends pas. Ce sont des murmures incompréhensibles, marmonnés dans leurs barbes.. Était-ce voulu ? Ou les murs étaient bien épais ? Ils en mettent du temps. Tant mieux pour moi.

La température baisse encore.

Un petit moment passa sans que je n'entende un seul bruit venant d'à côté. Il n'y avait pas tant d'activité en fin de compte. Aurais-je parlé trop tôt ? Des bruit d'un chargement roulant accompagné de pas. Une remarque relatant un froid intense en une zone précise. Hum.. je l'entends plus précisément que les autres.. Il semble en informer quelqu'un avant de repartir sans venir me déranger directement. Il ne suffit que de cinq minutes pour enfin voir quelqu'un. Cette personne avait une étrange expression, mélangeant l'étonnement à une certaine neutralité. Son visage ne sachant pas quelle émotion se démarquait mieux de l'autre, offrit une étrange vision, qui finit par dévoiler une certaine banalité.

-Auriez-vous une veste épaisse pour la chambre 17 ? Fit le bipède à l'objet qu'il avait à la main. J'aurai dû me douter que cela allait arriver.

Comme simple réponse, hormis mon regard, il eut droit à un haussement de mes épaules. Je n'avais pas grand-chose à répondre à cela.

-Vous arrivez couverte de plaît sans dossier médical, vous sortez, revenez inconsciente et à peine une heure après, vous faites de cette pièce votre banquise personnelle ? Vous ne manquez pas de gêne. Vous avez besoin d'autre chose ? Fit-il d'un ton qui me semblait sarcastique.

-Rien si ce n'est savoir si je peux partir d'ici ? Répondis-je en passant outre le ton de mon interlocuteur.

-N'y comptez même pas. On vous garde en observation pour cette nuit, vous avez peut-être des lia-

-..tiens la veste que tu as demandé. Interrompis une humaine qui apportait le tissus épais qu'avait demandé le premier. Je comprends mieux pourquoi tu la voulais. Fit-elle en sortant de la pièce en essayant de se réchauffer les bras.

-Je disais donc que vous restez la nuit en observation, ce serait lassant de vous voir revenir encore et encore à peine sorti d'ici.

Je laissais échapper un léger soupir d'agacement, de la brume se formait à mon souffle démontrant la température de la pièce.

-Je n'ai rien contre vous, mais je me dois de vous informer de ne pas baisser davantage la température des lieux. En plus d'endommager le matériel vous risquer de nuire à votre entourage, par là j'entends vos voisins de chambre ainsi que mes collègues et moi-même qui passons devant votre chambre.

C'est bien navrant, je devrais donc me contenter de cette température ? C'est mieux que rien, au moins j'aurai de quoi récupérer vu que je reste la nuit ici. Enfin je hochai la tête du haut vers le bas pour lui montrer que j'avais compris. J'aurai préféré plus bas.

-Mais puisque vous être bien réveillée et semblait être un oiseau de nuit, une collègue va passer dans peu afin de vous informer en ce qui concerne votre dossier médical. On en sera peut-être un peu plus sur vous et votre état. Et peut-être pourquoi vous vous êtes évanouie plutôt. Bien qu'il me semble avoir une petite idée là-dessus. Finit-il d'une voix plus basse. Pensive.

Moi qui pensais pouvoir être tranquille une fois qu'il serait parti. Je me mis à bâiller tandis qu'il s'en alla. En attendant la personne en question je me suis allongée, fermant mes paupières tout en restant attentive. Qu'est-ce que devient ce cher Ed' ? Je sais que je ne suis pas ici depuis longtemps, cependant, il comptait me récupérer et me voilà de nouveau à l'hôpital. Je me demande bien ce qui lui a pris de vouloir m'accueillir. Pourquoi quelqu'un le voudrait ? On ne se connaît pas. Puis je ne sais toujours pas où je suis, ni comment j'ai fait pour atterrir ici, ni même pourquoi je suis là. Serait-ce la tribut de mes parents qui m'auraient viré de là-bas ? N'avaient-ils pas de soins si avancés pour moi ? Serait-ce dû à l'attaque ? Ils m'auraient évacué ? Dans ce cas là je ne suis peut-être pas la seule loin de chez moi..

Dans le dernier cas je devrais être plus attentive.. du moins, si je veux vraiment savoir pourquoi je suis là. En parlant d'attention, des bruits de pas s'arrêtant devant ma porte me soutira de mes pensées. Lorsqu'elle l'ouvrit et fit un pas, déjà elle ressentit le froid de la pièce malgré ses précautions et fit face à mon regard quelque peu perçant. Non, je ne cherche pas à l'intimider. Il est simplement ainsi, lorsque je m'intéresse, même de peu, à ma proie.

-Bonsoir.. Valh. Suivez-moi s'il vous plaît, nous allons parler et remplir votre dossier. Oh, je vais vous enlever ça. Fit-elle en s'approchant de moi pour me retirer l'aiguille logé dans ma chair.

Une fois fait, je plis mon bras et le tendis une ou deux fois avant que je ne vois son invitation à la suivre. Ce que je fis. Quelques minutes de marche silencieuse suffirent pour atteindre la salle en question. L'on m'invita à m'asseoir tandis que mon interlocutrice enlevait sa veste.

-Ce froid vient vraiment de vous ?

C'est ainsi que commença une longue discussion.. enfin plutôt un monologue dans le but de me ''sensibiliser'' à mon dossier médical alors que je ne comprends pas la moitié de ce qu'elle me raconte. Ils ont de ces mots, de quoi donner des maux de têtes. Bon, déjà, elle ne semble pas se moquer de mon ignorance.. au pire ça m'importe peu, puis le froid aura raison d'elle avant. Cela fait bien dix minutes qu'elle frotte ses bras avec ses mains. Pour peu qu'elle commencerait à grelotter. C'est un soupir qui lui fit réaliser la chose.

-Il fait vraiment froid. Vous permettez que j'aille prendre mon manteau ?

Que je dise oui ou non ça change quoi ? J'approuve d'un hochement de tête, elle va chercher son long morceaux de tissu épais et nous voici repartie pour une séance d'introduction à la santé.

Quinze à vingt minutes plus tard, si ce n'est trente ou soixante, je ne sais pas. C'est tellement long et inintéressant que je ne sais même pas depuis quand je suis ici. Je la vois simplement grelotter malgré sa tenue.

-Veuillez m'excuser, mais je ne pense pas pouvoir continuer ainsi. L'on m'a dit de ne pas allumer le chauffage en votre présence et de toute façon celui-ci est en panne. Puis.. l'on n'arrivera à rien ainsi. L'on verra ça demain en compagnie de votre tuteur avant votre sortie. Je me chargerai de l'en informer pour qu'il arrive au plutôt.

Super, je n'ai plus qu'à retrouver ma chambre, en espérant qu'elle soit toujours aussi fraîche et attendre demain.. en espérant qu'il ne traîne pas trop. Je sens que je ne pourrai pas sortir d'ici sans lui. À moins de forcer le passage.
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MessageSujet: Re: Héraclès [Réservé]   Héraclès [Réservé] EmptySam 18 Avr 2020, 2:34 am

Les deux mobiens étaient ressortis du bar, le coyote les mains dans les poches, le doberman toujours en train de touiller le contenu de son verre. Ils n’étaient pas les seuls à se tenir sur le parvis du bâtiment. D’autres fêtards, bien habillés, robes à paillettes et costumes mal coupés, étaient venu les rejoindre, cigarette à la main. Armadillio regardait toujours la rue vide. Le vent était tombé, laissant à l’obscurité de la nuit tout le loisir pour les envelopper dans sa fraîche humidité. Une fontaine décorée leur faisait face, sur le rond-point. Habituellement, la circulation était tellement intense qu’il aurait été impensable d’y accéder. Mais à cette heure avancée de la nuit, il n’y avait personne. Joey se dépêcha de traverser la rue, pour remplir son verre d’eau, pour revenir en courant.

- Tu n’as pas soif ? demanda le doberman.

- Pas vraiment. Là, je réfléchis, répondit le coyote. “Baruti”, ça n’a pas l’air d’être un vrai nom.

Joey laissa retomber son verre, se léchant les babines.

- De toute évidence... Non... Je connais pas de “Baruti” mais..., Ah, ça me dit quand même quelque chose.

Le coyote leva les yeux. Il avait entendu le lointain bruit d’un moteur. Il leva les yeux pour voir, tournant autour du rond-point, un gros camion, estampillé d’une marque de boisson. Le camion arrive jusque sur le trottoir, avant de s’arrêter. Le chauffeur descendit. C’est qu’à l’intérieur du bar, on continuait de boire, peu importe pourquoi. Il fallait bien qu’une digue alimente ce puit sans fond. Son regard rencontra celui du doberman, sa silhouette flou se fit à nouveau net. Il cligna des yeux.

- Ah, quelque chose, du style ?

- Du style, quelque chose qui fallait surtout pas que j’oublie, dit le doberman en se frottant le front.

- Mais tu l’as oublié ?

- Eh, tu es toujours aussi fort pour savoir ce que pense les gens, c’est ce que j’allais dire. Le sens des affaires !

- Peut-être.

Armadillio hocha la tête, soupira. Connaissant Joey, il ne s’agissait pas de sarcasme.

- Peut-être que je devrais aller voir si quelqu’un dans le bar connaît ce nom.

- Tu pourrais, mais ce qui serait encore mieux, ce serait de rappeler un de nos vieux amis. J’ai dû noter ça quelque part… Tiens, voilà, dit-il en lui tendant un bout de papier.

Le coyote le prit.

- Tu t’en souviens peut-être, de son nom, c’est Zinc.

- Zinc ?

Joey acquiesa, à peine troublé par le fort claquement de porte dont le bruit s’était répercuté sur les murs de la ville presque vide.

- Mais oui, tu sais, “Zinc, comme les cercueils”...

- Ah, bon sang, mais oui, dit le coyote. Eh bien, ça faisait longtemps...

Le doberman se pencha vers lui, pour mettre son index sur son torse.

- Tant qu’on parle, je sais pas si tu as remarqué…

- De ?

Armadillio leva les yeux du papier, regarda aux alentours.

- Il m’a quasiment ignoré. Il n’a rien dit !

- Qui ?

- Senuin. Il a fait comme si j’étais pas là.

Le coyote n’avait pas réalisé que Joey était resté à côté une grande partie de la conversation.

- Je pense qu’il se fout de moi, parce qu’il a des arriérés de paiements. Il faut que j’y retourne, dit le doberman en désignant la porte du bar. Appelle Zinc, il pourra te renseigner sur le gus.

- Super. Bonne soirée à toi, alors, dit le coyote avec une claque sur l’épaule.

Joey la lui rendit, sembla marcher d’un pas décidé vers la porte, puis, voyant non loin quelques mobiennes à la cigarette éteinte, il se dépêcha de leur proposer du feu. Armadillio sorti son téléphone portable, réfléchis quelques instants. Non loin, à gauche des places de parking, se trouvait une cabine téléphonique. Il fouilla dans ses poches à la recherche de pièces. Il lui en restait quelques-unes. Juste assez. Mieux ne fallait pas prendre le risque d’utiliser un téléphone qu’il serait ensuite possible de tracer. Au vu de la clientèle qui devait sans doute fréquenter cette cabine, il passerait inaperçu, du moment qu’il ne donnait aucune information sensible.

Il poussa la porte de l’étroit habitacle, au sol curieusement collant, referma la porte, avant de prendre le combiné d’un plastique rouge et gras, inséra un nombre de pièces indéterminé. L’appuyant contre son épaule, il tapa le numéro d’une main, tenant la feuille de l’autre, avant de coller l’appareil contre son oreille. Une voix sèche vint lui percer le tympan.

- Quelqu’un a l’appareil ?

- Zinc, salut.

Le téléphone resta silencieux quelques instants. Au ton sec s’était substitué un autre, qui avait visiblement bonne mémoire.

- Ah, oui, toi. Qu’est-ce que tu es revenu faire ici ?

- Je peux pas trop le dire, mais ce n’est pas du tourisme.

- C’est pour ça que tu appelles depuis une cabine ?

- Entre autres choses. On m’a donné un job, mais il me manque des infos. Le chef a dit qu’il fallait que je retrouve un type, et lui pouvait me donner les renseignements nécessaires...

- Ah ? Curieux, pourquoi il ne t’a pas tout dit lui-même ?

- C’est probablement juste pour m’emmerder. On a pas de très bonne relations.

- Dit toujours, le nom de ton type.

- Voilà, est-ce que tu connais un certain “Baruti” ?

Un nouveau silence.

- Il t’as dit de chercher un “Baruti” ?

- Exact.

- Est-ce qu’il a précisé lequel ?

- Comment ça, lequel ?

Le coyote, le combiné toujours en main, tourna la tête. Des gens étaient en train de sortir du camion, et en quatrième vitesse. Au bout du fil, Zinc soupira.

- Je confirme qu’il voulait bel et bien t’emmerder. “Baruti”, c’est pas un vrai nom, c’est juste un terme qu’on s’est inventé, entre collègue.

- Ah bon ? Qu’est-ce que ça veut dire ?

- “Baruti” c’est “Bayouttate Rutipulwaye”, un seul-loup. Un “loup solitaire”, si tu préfères, juste un assassin comme un autre… Il faut que tu demandes à ton chef duquel il parle, et comme ça...

Armadillio leva les yeux. Impossible de savoir si c’était la lumière ou le bruit qui l’avait informé en premier. On tirait. De véritable, de nombreuses, salves de balles, droit sur le club. Les occupants du camion, aligné le long du parvis, tiraient à vue sur tout ce qui était là. Les mobiennes aux cigarettes s’effondrèrent. Porte et fenêtres en verres explosèrent, dévoilant le mouvement de panique qui traversait la foule de ses clients, plongé dans la confusion, et un long cri d’effroi, tentant d’échapper à leur sort. Joey, à même le sol, semblait lui aussi grièvement blessé, les restes de son verre éclaté dans sa main. Le coyote dégaina son pistolet en un éclair.

- Qu’est-ce qui se passe ?

Il allait sortir de la cabine, lorsque, tout à coup, les membres de la sécurité armé du club, étant parvenu au dehors malgré la foule se pressant aux étages supérieur, sortir leurs armes pour mitrailler les assaillants. Plusieurs d’entre eux se mirent à tomber. Mais ce qui préoccupait le coyote, là, tout de suite, c’était que les membres de la sécurité arrosait tout ce qui se trouvait en face, et la cabine entrait dans la ligne de mire. Lâchant le combiné, il eut le réflexe salvateur de se laisser tomber à genoux, se protégeant la tête. À l’instant même où il avait bougé, un chargeur entier de tir partait dans sa direction, traversant l’habitacle de part en part, faisant exploser ses murs. Les vitres de la cabine explosèrent pour terminer en une pluie de grêlons, que le coyote sentit s’abattre sur son dos. Une brève accalmie : Il osa jeter un oeil, sous son bras.

- Tu es toujours là ? Allo ?

Apparement, les assaillants s’étaient avaient reculé, pour se réfugier derrière le camion, tandis que les membres de la sécurité. Le combiné parlait toujours, pendu dans le vide. Le coyote s’en empara.

- Des types ont attaqué le club où se trouvait mon chef, bordel de..., dit le coyote en tentant d’articuler au mieux.

- Ah, putain, c’est donc ça. Il est mort ?

Le coyote, toujours à genoux, tourna la tête en direction du club. Rien ne lui laissait deviner que les pièces blindées servant de salle demconférence, à l’étage, puissent avoir été atteinte par les tirs.

- Je pense pas. Mais mon temps est… Très, très compté.

Un tir ricocha et vint transpercer d’un coup sec l’une des paroi en métal qui recouvrait le bas de la cabine téléphonique.

- Reste pas là, c’est dangereux. Tu sais où je me trouve ? Eh bien tu viens là où je suis. Vite !

Il raccrocha, laissant le coyote seul dans sa cabine, dans les bourrasques des tirs, dans les ruines de la cabine. Joey avait été tiré à l’intérieur par deux gardes. Il respira profondément, ouvrit lentement la porte de la cabine, avant de courir, le buste baissé pour éviter tout tir perdu. Il courrait, pour aller là “où IL était”. Ce n’était pas la porte à côté, mais il allait devoir faire comme si. Derrière lui, le ressort de la porte la fit claquer à nouveau.

***

- Vous avez fait quoi ?

- On l’a placé dans une autre chambre, à cause du phénomène dont je vous ai parlé, je…

- Il nous faut cette pièce, pourtant. Il va falloir lui expliquer.

Un homme en blouse blanche entra, passa l’encadrure de la porte. Il s’agissait d’un grand humain ventripotent, portant une épaisse barbe. Dans son regard traînait quelque chose qui semblait provenir d’un autre monde - en tout cas, pas de celui de la médecine. C’est néanmoins accompagné d’une sorte de grimace censé être un sourire qu’il s’annonça en tant que tel, sa bouche relâchant un gros nuage de buée.

- Bonsoir ma petite dame-oiselle. Je me présente, docteur Lausingan. Rude journée que vous avez eut, à ce que je vois, n’est-ce pas ?

Il dit cela en décochant un léger coup de pied au système de frein empêchant le lit d’hôpital de rouler, qui se désactiva avec un bruit sourd.

- Hélas, je ne suis pas là pour vous dire que c’est terminé. Il y a eut une petite erreur dans l’attribution des chambres, que je vais corriger tout de suite.

Il se saisit des anses du lit, indiqua à son collègue de lui ouvrir la porte, et commença à le pousser dans le couloir.

- On m’a informé du risque de voir bientôt arriver un paquet de monde, et comme nos gestionnaires sont débordé, je vous change d’étage, dit-il en appuyant sur le bouton de l’ascenseur, avant d’y avancer le lit.

Les ampoules jaunâtres faisaient briller un reflet désagréable sur le crâne du docteur, dont le rictus retomba assez vite. Il regarda sa montre. Les portes de l’ascenseur se rouvrirent, donnant sur un autre couloir. Lausingan poussa le lit sur lequel se trouvait la jeune oiselle jusqu’à arriver à une salle au beau milieu de l’étage. La pièce était plus petite, comprenait une fenêtre étroite donnant sur la ville illuminé, et déjà un autre lit. Les quelques paravent posés entre les différents meubles, pouvaient laisser entrevoir un mobien assez âgé, et visiblement endormi. Le docteur réenclencha le système de frein, et le lit s’arrêta de rouler.

- On a une bien meilleure vue d’ici, vous ne trouvez pas ? dit-il en désignant la fenêtre. Surtout, si vous avez besoin de quoique ce soit, à manger, à boire, n’hésitez pas, vous pouvez m’appeler avec le bouton, mais ne sortez pas de la pièce…

Il regarda à nouveau sa montre.
- Il… Il faut que j’informe le médecin en charge de votre suivi que j’ai dû déplacer votre lit. Ce sera plus simple que de remplir des tonnes de paperasses. Allez, à toute à l’heure peut-être !

Le docteur fit un bref mouvement de main, avant de fermer la porte. Le bruit du mouvement de la clé dans la serrure fut presque imperceptible. Lausingan marcha le long du couloir, jusqu’à arriver à la terrasse - on était au troisième étage, et il avait un coup de fil urgent à passer.
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