Pendant près d'un an, elle vécue dans le noir presque total de leur cave, solidement enchaînée par les pieds et sans mains pour tenter de se dégager. Sa vie s'était réduite à vivre, dormir, faire ses besoins et manger le peu de nourriture à sa disposition dans un espace d'une quinzaine de mètre carré, remplie de ferrailles et autres machines ratées.
Elle ne servait plus qu'à aider de temps à autre son séquestreur sur certains projets, et l'alléger ses tensions sexuelles la nuit venue. Évidemment, son consentement était loin d'être la préoccupation principale de son père, allant jusqu'à lui donner comme nourriture les fruits de leurs rapports. La captive n'échappa à une grossesse indésirée que grâce un élan de générosité de son violeur, qui lui fit avaler une décoction visant à purger l'être à peine formé en elle.

Stella faillit plus d'une fois perdre la raison pendant cette année. Elle endurait autant que possible, alors qu'une folie grandissante menaçait d'emplir son esprit. C'est ainsi qu'en s'accrochant aux derniers fragments de rationalité qui lui restaient, la jeune femme commença à faire des plans, à construire comme elle pouvait, avec ses pieds et avec ses dents, de quoi remplacer ses extrémités manquantes, en utilisant pour matériaux la ferraille et les machines ratées qui envahissaient la pièce. Un travail de très longue haleine, qu'elle cacha à son père, endurant en attendant le jour où elle pourrait reprendre sa liberté.