Red Mountains, un désert où se dressait des pics rocheux majestueux qui bravaient fièrement les éléments, même s'ils s'érodaient peu à peu. La fierté mal placée mène parfois à la ruine. Un être normalement constitué et qui se serait retrouvé ici en touriste aurait certainement apprécié. Mais Sigma n'avait rien du touriste ordinaire. Le site qu'il comptait visiter n'était pas accessible aux simples mortels.

Il volait à basse altitude, se maintenant tout de même au-dessus des vents chargés de poussière pour ne pas encrasser ses réacteurs. Positionné de manière à réfléchir les ondes des radars du GUN vers le sol ou vers le ciel, même si le relief le protégeait grandement des ondes pour le moment. Mais la forteresse qu'était le QG du GUN était sur un terrain plat, dépourvu de relief, et à cet endroit-là les radars n'auraient aucun mal à le localiser s'il ne prenait pas garde à sa furtivité.

Sigma avait donc prévu de voler jusqu'à la limite des formations rocheuses, puis de marcher sous couvert de son camouflage optique jusqu'à la forteresse. Afin d'empêcher les radars situés au sommet de l'édifice de le remarquer, debout dans la plaine, il se pencherait afin de créer des pièges à ondes, les empêchant ainsi de retourner vers leur émetteur, comme le ferait le sol.

Arrivé à la limite de la zone rocheuse, Sigma se posa derrière une pile de rochers, baissa l'intensité lumineuse de ses projecteurs et se pencha pour jeter un oeil vers la forteresse. Elle était à quelques kilomètres, ça allait lui prendre du temps d'aller jusque là à pied. Mais on lui avait ordonné d'observer la forteresse de près, de noter autant de détails que possible, et d'y entrer s'il trouvait un moyen de s'y infiltrer discrètement. Une fois à l'intérieur, il devait récupérer autant d'informations que possible, et saboter éventuellement un organe vital. A cette fin on lui avait fourni deux petits bombes creuses, peu puissantes en anti-personnel mais dévastatrices en anti-matériel. Elles étaient situés dans des compartiments dans le haut de ses cuisses, attendant qu'on active leur détonateur à retardement.

Sigma savait qu'il aurait du envoyer un rapport informant qu'il était arrivé, mais émettre des ondes ici, et sur les fréquences de l'Empire, c'était trahir sa présence et mettre la forteresse en alerte. Il ne pouvait pas se le permettre.

Sans plus attendre, il activa son camouflage qui le fit progressivement disparaître, puis commença à marcher vers le forteresse. Il estimait le temps de trajet entre 15 et 20 minutes d'une marche soutenue, courir était exclu à cause de la poussière que chaque pas soulèverait avec l'inertie.

Lance était assis devant un écran, ses doigts tapotant frénétiquement sur le clavier, ligne de codes après ligne de codes s’affichant face au regard du hérisson portant un pantalon couleur sable et des chaussures militaires, mais torse nu. Puis, il s’arrêtait pour se saisir d’un grand verre d’eau et de le terminer d’une traite avant de le reposer, juste au moment où un humain en uniforme complet faisait son entrée dans la pièce.

"- Vous tombez à pique, je viens de terminer la mise à jours du programme de sécurité et de lancer les derniers test avant de le déployer sur le réseau de la base.
- Fort bien agent Laknight… Cependant, pourriez-vous m'expliquer pourquoi vous ne portez pas votre tenue réglementaire ?
- Vous êtes sérieux chef ? Bien sûr que vous êtes sérieux, l'humour ça n'as jamais été votre fort. Vous n'avez peut-être pas remarqué grâce à votre cœur de glasses qui vous sert de refroidissement, mais il fait plus de cinquante degrés dans la pièce depuis que la climatisation a lâché.
- Vous flirtez avec les limites de ma patience Laknight.
- J'en prend note. Permission d'aller prendre l'air, chef ?
- Vous pouvez-y aller…"

Le programmeur se levait alors en attrapant la veste militaire au manches arrachées sur le dossier de sa chaise avant de remettre ses lunettes de soleil et de sortir en marchant calmement au travers des couloirs de la base. Il renfilait alors le haut de sa tenue sans le refermer et sortait par l'une des portes menant dans la cour de la base en prenant la peine de se saisir d'une gourde pour la remplir.

Une fois à l'extérieur, il soupirait et buvait un peu d'eau en se demandant pourquoi il avait été affecté ici. N'importe quel autre membre des G.U.N. avec un semblant de compétence en programmation aurait peut s'occuper de ce boulot. Il devait vraiment être le seul disponible à ce moment-là, c'était la seule solution possible à ses yeux.

Une fois sa température corporelle à un niveau raisonnable, il rentrait de nouveau pour aller récupérer son équipement à l'armurerie, en espérant que le véhicule censé le ramener à Central City ne trainerais pas trop à arriver.

La progression avait été assez longue, mais Sigma était parvenu jusqu'aux pieds de la forteresse en une vingtaine de minutes, comme il l'avait prévu. Maintenant se posait la question d'entrer. Une fois près de la base il n'avait plus trop à se soucier des radars, il lui suffisait de rester près de la structure pour ne pas être remarqué. Enclenchant ses réacteurs à vitesse réduite pour minimiser le bruit, il s'éleva doucement vers le toit de l'édifice, soulevant une gerbe de sable dans la manoeuvre, qui s'envola au gré du vent.

Par la force du sable et du vent, la paroi avait été parfaitement lissé, à tel point qu'il n'y avait aucune prise exploitable par le robot pour s'y accrocher et couper ses réacteurs. Il ne put s'aggriper qu'au toit, où il passa juste le haut de sa tête pour examiner ce qu'il y avait.

Malheureusement les radars étaient là. Leur placement était logique, mais cela rendait le toît impraticable pour lui. Si dans le désert il pouvait dévier les ondes radars sans que cela se remarque trop, à cette distance il allait générer un spot tellement gros que cela allait forcément alerter quelqu'un.

Il y avait tout de même un avantage : il avait pu couper ses réacteurs, et faire le tour de l'édifice dans son camouflage jusqu'à trouver une entrée allait être un jeu d'enfant. Il s'y attela, progressant le long du bord du toît, jusqu'à apercevoir ce qui ressemblait à une terrasse, une aire de détente probablement. Mais elle était occupée, par deux officiers du GUN qui fumaient leurs cigarettes. Réfléchissant rapidement, Sigma pensa au simple fait que les entrées étaient très probablement sécurisées, et ne pas avoir à forcer leur système de sécurité réduirait les chances de donner l'alarme.

Patient, il attendit que les deux hommes se retournent, ayant presque fini leur cigarette. Mais ils ne le firent pas, et ils s'apprêtaient à jeter leurs mégots. C'était maintenant ou jamais, dans le pire des cas, il les tuerait et cacherait les corps. Le temps qu'on s'inquiète de leur absence et qu'on les retrouve, il serait loin.

En silence, il continua le long du toît, se laissa tomber au sol sans un bruit et jeta un oeil à la porte. Ils ne l'avaient pas refermée, c'était une chance. Probablement qu'ils prenaient confiance dans le terrain à force d'inaction. Il s'engouffra dans l'ouverture, et ne s'attarda pas pour savoir si les deux officiers l'avaient vu ou non. Dans le pire des cas, ils n'auraient vu qu'une distortion lumineuse légère, pas de quoi fouetter un chat à moins d'être parano.

Une fois à l'intérieur, le robot examina rapidement son environnement. Il devait trouver un terminal informatique accessible, et dans une pièce pouvant être verrouillée. Et qui devait en prime disposer d'une voie de repli au cas où il serait découvert. Il allait avoir besoin d'un plan. Bougeant en silence, s'arrêtant pour laisser passer les quelques patrouilles et passants en s'aplatissant sur le col de couleur homogène, il évolua dans la base en quête d'informations globales.

Le membre 'Lance Laknight' a effectué l'action suivante : Lancer de dés

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'Dé d'action' :

- HRJ - Un camouflage optique occulte les choses, celui-là n'est pas parfait, donc deviner qu'il y a quelque chose est possible. Par contre deviner directement qu'il s'agit d'un robot de l'Eggman Empire... Baaah non. Ou alors ton perso a des talents divinatoires cachés, le GUN n'a pas que Eggman comme adversaire - HRJ -

Sigma avait trouvé plusieurs plans d'évacuation, et localiser plusieurs salles avec un lecteur à leur entrée, indiquant qu'il y avait probablement des choses importantes derrière. Des serveurs par exemple. Un plan commençait à s'échafauder dans son processeur. Le vol de données serait bientôt possible, il lui suffisait de localiser avec certitude une salle des serveurs, en espérant que le GUN ait été assez stupide pour ne pas faire plusieurs circuits fermés dans un seul bâtiment.

Il lui faudrait également se procurer un pass. Ne pas avoir à forcer l'ouverture de la porte lui ferait gagner de la discrétion et un temps précieux. La reconnaissance vocale ne lui poserait pas de problème, pas plus que les scans rétiniens. Il lui suffisait d'écouter sa cible pendant quelques minutes pour enregistrer ses intonations, et une analyse de sa rétine pour la reproduire devant le scanner. Ca risquait cependant de lui demander du temps, mais il l'avait largement.

"Perdu dans ses pensées", il ne fit pas attention à un hérisson qui arrivait vers lui à un embranchement de couloirs. Un mobien, plus petit d'une vingtaine de centimètres environ. Son expression faciale indiqua clairement à Sigma qu'il l'avait repéré. Le robot fit aussitôt demi-tour, repartant dans le couloir d'où il venait. Visiblement il n'avait pas donné l'alerte. En tout cas, il n'avait pas hurlé "HAUT LES MAINS !" comme savent le faire si bien les représentants du GUN. Le tuer était une option, mais un mort ça attire l'attention. Il devait le leurrer, mais comment ? Pas de salles libre d'accès aux alentours, et les lumières étaient assez fortes. Le sol et le plafond étaient d'une couleur homogène, et les murs avaient deux bandes larges bleues plus foncées que le reste du mur, vers leur centre.

Sigma réfléchit rapidement, puis remarqua que le couloir n'était pas si large. S'appuyant avec ses mains sur un mur, et ses pieds sur l'autre, il se hissa jusqu'au plafond en silence, et laissa son camouflage s'adapter presque parfaitement. Sur une portion du plafond sans lumière, à un peu plus de 2 mètres du sol, les chances pour que le hérisson le repère étaient minces. Et si ça devait arriver, il lui tomberait dessus de tout son poids pour le neutraliser avant qu'il ne donne l'alerte.

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'Dé d'action' :

Sigma ne bougeait pas d'un iota, il avait verrouillé ses articulations afin que les moteurs ne fassent que très peu de bruit. Le hérisson était juste en dessous, semblant regarder attentivement un peu partout, sauf au plafond. Les gens regardaient rarement au-dessus d'eux dans un bâtiment, sauf si un détail assez gros attirait leur attention.

Le mobien hésita un bon moment, semblant prêt à dégaîner, mais il se ravisa. Après avoir bu une bonne gorgée, il repartit dans l'autre sens, ce qui permit à Sigma de remarquer un détail intéressant : une carte d'accès fixée à sa ceinture, dans le côté de son dos. S'il parvenait à la scanner, cela lui faciliterait grandement la tâche. Sauf que... S'il se loupait, il allait l'alerter et n'aurait pas d'autre choix que d'aller à la confrontation. Ce qu'il valait mieux éviter quand son blindage supportait difficilement les coups lourds, et encore moins bien les balles.

Il se laissa couler au sol sans bruit, et le suivit par curiosité, car il n'avait pas de meilleure option pour le moment. Le mobien le guida jusqu'à une salle qu'il ouvrit avec sa carte, et qu'il referma à la volée. Dommage, il n'était pas garanti qu'il ressorte, aussi Sigma reprit son plan initial : prendre l'identité d'un gradé pour pouvoir copier ses données et accéder à ce dont il avait besoin.

Les plans qu'il avait enregistrés le laissaient penser qu'une salle de contrôle existait dans ce bâtiment, et qu'elle n'était pas loin. Le problème, c'est que ce genre de point stratégique est souvent fortement fréquenté. Passer inaperçu, même en étant invisible, risquait d'être compliqué. Et il était probablement trop gros pour les conduits d'aération. Cependant, tous ces organiques avaient le même point faible : leurs besoins naturels. Et les toilettes n'étaient qu'à deux intersections. Il aurait souri s'il avait pu, son plan avait de bonnes chances de marcher.