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 U.Z.I [Réservé]

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Armadillio Finstev
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MessageSujet: U.Z.I [Réservé]   U.Z.I [Réservé] EmptySam 26 Nov 2016, 9:41 pm

Le jour se couchait sur Central City lorsque le coyote enfila sa clé dans le verrou de la porte. Une pièce poussiéreuse, quelques mètres carrés meublé d’un matelas posé sur le sol, d’un frigo crasseux et d’un canapé éventré. Ce dernier était placé face à une petite table roulante, sur laquelle trônait une télévision d’un autre âge. De toutes les planques d’Armadillio, celle-ci était probablement la plus luxueuse. Situé dans un immeuble de la banlieue périphérique de Central City, à quelques kilomètres de Westopolis, le coyote y passait souvent :  Chaque fois que des clients se trouvant dans la cité humaine lui passait commande, du coeur de Central jusqu’aux alentours de Westopolis. Il ne tenait pas de compte précis, n’avait pas dressé de liste. Ce n’était pas son boulot, mais celui de ces collègues, les “Pigeons-Voyageurs”, P.V numéro 1, 2, 3 et 4 de leur petits noms.

Après avoir fait tourné le verrous, le coyote posa sa blouse sur le crochet fixé au dos de la porte d’entrée, retira son t-shirt plein de sueur pour le jeter dans un recoin déjà peuplé de vêtement sales. A l’opposé de la bise d’automne glacial soufflant dans les rues, il faisait chaud dans la pièce. Le soleil, parfois capricieux, toujours au-dessus du smog, avait décidé de traverser les vitres de ses rayons brûlants. Armadillio se dirigea vers la fenêtre pour l’ouvrir, après avoir écarté la moustiquaire pleine de trous et relever le store. En espérant que l’air provenant de l’extérieur puisse remplacer la profonde odeur de renfermé, séculaire. Le coyote s’appuya sur le rebord de la fenêtre, sortit une cigarette roulée de sa poche pour l’allumer. Observant le parc se trouvant une dizaine d’étage en-dessous, il plissa les yeux. A priori rien d’anormal. Les attroupements de jeunes Mobiens dans le parc du quartier, cette étendue verte informe, résultante des plans conçu par les nouveaux urbaniste de la mairie, qui avait encore voulu trop bien faire. Le coyote recracha la fumée par le nez et jeta le mégot dans le vide. Jetant un dernier regard en bas de l’immeuble, le coyote  partit s’asseoir face à la télévision, en sortant le Tokarev placé dans sa ceinture. Il appuya sur le clip permettant de sortir le chargeur, tira la culasse pour en extirper une balle. La ramassant sur le sol, il l’enfonça dans le chargeur, désormais plein, qu’il glissa dans sa poche, piocha dans le tas de linge un torchon fin, prévoyant de nettoyer son arme désormais sécurisée . Un coup de télécommande, et le présentateur du programme météo apparu sur son fond bleu.

<< Et c’est sur ce beau soleil que nous finirons cette journée…>>

Les yeux du coyote se posèrent sur l’éphéméride et sur la date du jour, qui apparu quelques instants avant de laisser place aux prévision journalières. La date. Désagréablement, les choses lui revinrent en mémoire. La date. Le loyer. L’argent.

Il se leva et mit une main dans sa poche. Une liasse de billet sale et écornée, trop fine pour être maintenue en place par un élastique. Il mit la main dans l’autre poche de son pantalon. En désespoir de cause, car il n’y avait rien dans celle-ci. Armadillio jeta rageusement le peu d’argent qui lui restait sur le canapé. Les affaires avaient été bien mince ces temps-ci, car il s’était considéré en vacance, sans prendre garde aux dates.

- Soletine !

C’était la voix du concierge, un rhinocéros massif au marcel crasseux, qui tappait contre la porte. Le coyote éteint la télévision, glissa les billets dans sa poche de jeans et remis l’arme dans veste, qu’il remis sur ses épaules. Ce n’était pas la première fois qu’une telle situation avait lieu.

- Soletine, je sais que vous êtes là.

Il passa vers le tas d’habits pour y piocher un t-shirt, un pull à capuche en cas de pluie et une bouteille d’eau. Il ramassa le bonnet qui était tombé par terre et l’ajouta au reste.

- Et c’est la date butoire, il va falloir le payer, ce loyer !

Le coyote soupira et ouvrit la porte. Pour toiser le colosse vieilissant d’un regard vide.

- Ok. Bon, je n’ai pas assez sur moi. Mais si je peux…

- Pas de loyer c’est dehors.

- Oui, mais un jour ou deux c’est pas la mer à…

- c’est DEHORS. Comme la dernière fois.

Le coyote regarda le rhinocéros. Que dirait-il s’il pointait l’arme sur son gros nez ? Il prendrait peur et retournerait gentillement dans sa conciergerie avant d’appeler la police. Il devrait prendre la fuite en perdant à tout jamais sa planque.

- Donnez-moi vos clés.

Il faudrait donc coller une balle dans son crâne épais. Mais le bruit de la détonation alerterait le voisinage. Il faudrait traîner son corps massif pour tenter de le cacher dans une penderie faisant la moitié de sa taille. Ce qui ne réglerait pas le problème, les voisins de l’étage ayant entendu. Il faudrait aussi s’en occuper.

- Prenez vos affaires.

Et cela ne réglerait pas le problème. La vieille épouse du concierge, clone de lui au féminin, viendrait forcément à s’inquiéter. De plus en plus de témoin. 2, plus 4 plus… 7 plus 2, au total, il faudrait lester l’immeuble de 9 cadavres. Et son Tokarev n’avait une capacité que de 8 coups.

- EH ? Vous écoutez ce que je vous dis ?

Armadillio cligna des yeux pour s’arracher à un monologue intérieur sarcastique et tourna la tête pour observer la pièce.

- Non, c’est bon, j’ai tout sur moi. Bon ben comme la dernière fois, alors ? Dès que j’ai l’argent vous me redonnez les clés à la conciergerie ?

- N’oubliez pas le plus de 10 rings. Estimez-vous heureux que je vous garde dans mon immeuble, dit le concierge en prenant d’un coup sec les clés des mains du coyote.
Celui-ci hocha la tête et passa le pas de la porte.

C’est à ce moment-là qu’un coup sec raisonna en direction des fenêtres, faisant trembler les parois. Un coup de fusil. C’était venu du parc. Le coyote et le rhinocéros échangèrent un regard avant de courir pour ouvrir les stores et jeter prudemment un oeil en bas.
L’attroupement de tout à l’heure était en pleine dispersion. On entendit des motos partir en quatrième vitesse, pendant que des habitants, peut-être des parents inquiets, se mettait à sortir de l’immeuble en direction du coup. Au milieu de la tache verte informe du parc, se trouvait une silhouette, allongée au beau milieu d’une tache rouge. Le concierge hurla.

- AH LES PETITS SALAUDS ! ASSASSINS ! APPELEZ LA POLICE !

Mais son cri paru bientôt se perdre au milieu de celui des autres habitants. Un cri strident provint d’une autre silhouette, qui courrait avec difficulté, que l’on distinguait à peine. Celle-ci se mit à genoux sans cesser de hurler. Ce n’était plus un cri de surprise ou de haine. C’était un hululement continu, désespéré. Il ne s’adressait plus à personne, si ce n’est au ciel. Il mourru bientôt, tandis que le chant des sirènes, celles des voitures de polices et des ambulances de Central, vinrent se mêler à la cacophonie ambiante, se perdant dans les cimes d’une ville, devenue brutalement silencieuse, au milieu de tout ce bruit.
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MessageSujet: Re: U.Z.I [Réservé]   U.Z.I [Réservé] EmptyDim 27 Nov 2016, 10:37 pm

Le coyote descendit les escaliers quatre à quatre en direction du parc. En arrivant en bas, il resta figé sur le pas de la porte. En voyant les voitures de police arriver, il changea de direction, tourna le dos au parc pour se diriger à l’autre bout du corridor. En ouvrant la porte, il regarda les alentours. Pas grand-monde. Tant mieux. Certes, il n’avait rien à se reprocher dans cette affaire. Mais il lui semblait douteux de montrer ces faux-papiers devant des policiers assermentés au plein milieu d’une affaire de meurtre à l’arme légère. Ce n’était pas le premier cette année. D’autre incidients du même style avaient eut lieu à différents endroits de la ville, une flambée de violence aux origines inconnues. Il traversa la route au pas de course en direction des artères plus fréquentées, s’éloignant de l’entrée de l’immeuble et de l’enseigne “9M” qui l’ornait. Les mains dans les poches, il parcouru ensuite le carrefour commerçant, centre de l’arrondissement. Flânant, il fallut attendre une trentaine de minute avant que son portable se mette à vibrer.

- Allo ?

- C’est PV1. Tout va bien ?... Enfin tu as vu les infos ?

- Je viens de me faire virer de chez moi, mais si tu me parles de la fusillade, j’étais dans le bâtiment quand ça a commencé à tirer.

Un silence au bout du fil. Le coyote passa devant un magasin vantant les mérites de télévisions à écran plat, branché sur la chaîne d’info en boucle, Central City News, arborant fièrement un CCN bleu en haut à gauche du moniteur.

- Donc, ce n’est pas toi qui a tiré ?

- Non, pourquoi j’aurais faire un truc pareil ?

Autre silence au bout du fil, laissant place au grésillement de la liaison. Le coyote s’éloigna un peu de la vitre en voyant d’autre citadin s’en approcher. Ce n’était pas tant de la surprise qui s’étalait sur les visages que de l’accablement : La suite d’acte de violence répété avait fini par laisser indifférent.

- PV ?

- ...En faites ils semblent dire que le tir était en rafale. Ils ont pas trouvé le tireur, ni l’arme du crime. Mais c’est pas pour ça que je t’ai posé la question.

- Alors ?

- Ils ont tout de suite dépêché sur place des spécialistes, et le journal a tout de suite donné leur éléments d’enquête...

- Normal, ils commencent à en avoir marre. Les gens exigent des explications. Par contre c’est totalement idiot de divulguer l’avancement de leur enquête, imagine si les mecs concernés regarde les infos...

- …Et le premier c’est que les douilles, pour eux, n’ont pu être tiré que par un pistolet-mitrailleur, ce qui se recoupe avec les premier témoignages visuels. C’est pas une arme très répandue, elle ne peut pas provenir de n’importe quelle source.

- Quelle source ?

- Kwarno Soletine.

Le coyote s’éloigna de la vitrine avec un rire nerveux.

- Tu déconnes PV, ce genre de matos n’a rien à faire là. C’est ce qui a été vendu sur le navire sous pavillion Holoskien il y a peut-être deux mois, mais à des guérilleros, des mecs établit à Downunda. C’est des armes de guerre, mon vieux, et des armes trop facile à tracer en ville.

- Je sais ça. Donc si ce n’est pas toi qui l’a utilisé et pas toi qui l’as vendu, tu sais ce que ça veut dire ?

Armadillio se gratta le crâne en traversant un petit monticule herbeux le séparant d’un parking.

- Que les guérilleros ont revendu le matériel en loose à des gens de la capitale sans passer par un spécialiste. Bon sang.

Le coyote donna un coup de pied dans une boîte de conserve traînant là.


- Vraiment ! ça devrait être interdit par la loi, ce genre de...

- Relax, Kwarn. A priori ils vont avoir du mal à remonter toute la fillière sauf en organisant une battue internationale pour retrouver le vendeur, qui lui même va avoir du mal à leur parler d’un navire qui n’existe plus, administrativement parlant.

Le coyote traversa le parking pour arriver jusqu’à une vieille voiture noire et abîmée. Il ouvrit la porte avant de mettre la clé dans le contact, le téléphone toujours à l’oreille. Il jetta un oeil dans la portière avant de laisser retomber sa tête sur le volant.

- Merde !

- Quoi ?

- J’ai oublié chez moi les papiers du véhicules.

- Bah va les chercher.

- T’es fou, autant sauter à pied joint dans un panier remplis de flic.

- Bah prend pas ta voiture.

- Oui mais j’ai faim et le Central Shopping Center est le seul truc encore ouvert à cette heure.

- Bon bah faut pas qu’ils t’attrapent alors. Bon appétit, je te rappelle s’il y a du neuf.

Le coyote raccrocha le téléphone, le glissa avec son passeport dans le coffret en face du siège passager pour alléger ses poches, tira le levier de vitesse avant de démarrer et fit demi-tour pour sortir du parking. Rejoignant le trafic, il se dirigea en direction de l’autoroute, au moment où le soleil était presque totalement disparu derrière les bâtiments, éclairant le ciel d’une teinte violacée.
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MessageSujet: Re: U.Z.I [Réservé]   U.Z.I [Réservé] EmptyLun 28 Nov 2016, 10:22 pm

Armadillio roula un moment avant d’arriver devant le centre commercial. Parquant sa voiture au milieu des centaines d’autres sur un tapis de feuilles mortes, le coyote sortit du véhicule en direction du groupe de bâtiments. L’un d’eux brillait dans le soir naissant, un roi parmi ces sujets : Le Central Shopping Center, plus connu sous le nom de “Central” par ses usagers. Le Central portait bien son nom. Au centre du complexe autoroutier, il était le coeur de toute la zone marchande, un temple de la consommation qui ne dormait jamais. Constamment entouré de véhicules, les immenses camions de livraisons se succédaient toutes les heures pour alimenter à nouveau ses stocks. Le Central était une machine exigeante, prête à convertir l’argent dûement gagné contre à peu près n’importe quoi - Nourriture, Vaisselle, pièce de moteur, peluches, jeux vidéo, vis, papetterie, vêtements, journaux, baigneoires, ces produits s’alignaient dans des rayons alignés les à côté des autres, redoutable ordre d’un temple impérieux, que gravissaient de nombreux fidèles cherchant à en remplir leur caddies.
Armadillio traversait toujours cet endroit avec admiration. Car il savait qu’il avait sous les yeux les marques indéniables du progrès - Le plus beau que l’Occident ait jamais pu apporté. Tout pris par son observation, il manqua de marcher en plein dans une caisse en plastique, remplis de produits qui n’avait pas trouvé preneurs, dans lesquels s’entassaient des kilos de viande destiné à la décharge et à la destruction, ayant passé de peu l’heure de leur péremption. Le progrès était grand, mais sévère.

Le coyote finit par atteindre le rayon des sandwiches, évitant précautionneusement les emballages triangulaires contenant oeufs, camembert ou porc, il se saisit d’un paquet affichant un Poulet rutillant et joyeux. “Le jour où les poules auront des dents…” Ce jour était venu, et celle-ci lui souriait largement, non loin du logo de HaveWeMeat4Party, logo que portait chacun de ces sandwichs, sceau garantissant leur qualité. S’apprêtant à passer en direction de la caisse, le coyote s’arrêta soudain en reconnaissant, plus loin dans le rayon, un visage connu. Il se serait bien passé d’aller lui parler, mais la jeune lycaon qui laissait tomber un sachet dans son caddie l’avait vu.

- Kwarno ?

Le ton de son ex-associé avait quelque chose d’hostile. Son expression était perplexe.

- Zulaïka. Comment ça va ?

La lycaon le parcouru des yeux, rapidement, avant de lâcher un rire nerveux.

- Le Fantôme fait ses courses comme tout le monde alors ?

- Le Fantôme a besoin de bouffer, dit le coyote en montrant son sandwich au poulet.

- Mais j’ai toujours pensé qu’il mangeait dans des endroits plus luxueux, dit Zulaïka en balayant les alentours de son regard acerbe.

- Oh, il aurait bien voulu. Mais les endroits luxueux n’ouvre pas leur porte aux faux billets.

Le coyote faisait référence à une précédente transaction. Ayant vendu une pièce d’antiquité pour 90’000 rings à des agents de l’Empire Eggman déguisé, il avait été payé avec des faux billets. La lycaon fouilla machinalement dans sa poche et lui donna une des coupure représentant le logo du docteur Robotnik.

- Si vous aviez vérifié plus tôt le contenu de cette malette, toi, moi, les autres, on serait ailleurs, sur une île… Mais non !

Le coyote se saisit du billet pour le regarder à la lumière. La lycaon croisa les bras.

- On aurait pas pu le voir plus tôt, murmura-t-elle.

- Qu’est-ce que tu fais ici ? C’est la première fois que je te croise à Central.

- J’ai déménagé à Westopolis, Vladek et moi avons été viré du local où on habitait. c’est pas la première fois que j’y habite, j’y connais des gens, j’y ai passé quelques années durant ma jeunesse. Vladek connaît moins.

Il s’agissait de l’autre ex-associé d’un échidné nommé Zacharias.

- On avait juste plus d’argent pour ça. C’est pour ça que je suis contente de te voir.

Le coyote la regarda, levant une main interrogative.

- Mais ?...

- Les quelques vrais billets présent dans la malette n’étaient que bien peu de chose, dit Zulaïka.

- Ces billets, c’était… des bonus ? C’était Zacharias qui devait vous payer…

- Tu sais où il est ?

Le coyote ferma la bouche bêtement. Il se souvint alors de ce qui s’était passé à la fin de la transaction. Le porte-avion sur lequel elle avait eut lieu avait coulé suite à l’attaque d’un monstre marin, Charybde, et Zacharias avait disparu dans les flots à ce moment-là. Cet événement était tellement improbable qu’il préféra instinctivement le taire.

- Euh… Non.

- Toi non plus ?... C’est qu’il est introuvable, dit la lycaon.

Le coyote regarda le rayon suivant, puis leva les yeux au plafond.

- On… on a été attaqué, il est tombé à l’eau, je crois qu’il est mort.

- Tu “crois” qu’il est mort ? demanda Zulaika en clignant des yeux.

- J’en suis quasiment sûr. Désolé.

La lycaon agita les mains dans l’air.

- Génial.

Elle s’appuya contre le rayon, la tête contre ses mains. Le coyote n’ajouta rien de plus. Il sentait un étrange poid lui tomber sur les épaules, comme une culpabilité sourde. Mais il ne pouvait être responsable que dans l’esprit de Zulaika - Charybde avait retourné le porte-avion d’un coup brusque. De la même façon le mensonge du coyote s’était retourné contre lui, le couronnant d’un complexe du survivant fictif. Le silence fut rompu lorsque Zulaika fit un signe de main à quelqu’un derrière Kwarno. Le coyote tourna la tête, pour apercevoir, au milieu de la foule traversant d’un pas morne les allées, se faufiller, entre plusieurs morses ventripotant poussant leur caddie, une jeune louve habillée de couleur sombre, portant un fichu sur sa tête, au-dessus d’une robe ample ondulant lors de sa marche précipitée.

Des larmes avait fait couler le maquillage sur son visage. Le coyote ne put s’empêcher de remarquer ce détail, lorsqu’il l’évita, pour la laisser se saisir de Zulaika. La louve la pris dans ses bras. La lycaon la regarda faire, ne comprenant pas, avant de lui caresser la tête, un air interrogatif sur son visage tacheté. De long sanglots empêchaient la louve de parler. Ils semblaient même l’empêcher de tenir debout correctement. Voyant que Zulaika n’arrivait pas à la tenir, le coyote se précipita pour l’aider à s’asseoir. La louve se recroquevilla sur elle-même, ne lâchant pas le jeans de la lycaon, qui s’assit aussi, les larmes aux yeux, confuses, caressant son visage en tentant de la calmer.

- S… Sumeya ? Sumeya, qu’est-ce qui t’arrives ? demanda-t-elle.

Pendant plusieurs instant il fut impossible d’obtenir aucune réponse. Le coyote se gratta la tête, ne sachant que faire. Une vendeuse humaine passa par là. Le coyote l’alpagua au passage.

- Vous auriez pas un mouchoir, des fois ?

Afin d’aider d’une quelconque manière cette demoiselle, lui donner du réconfort, peut-être, endiguer le flot de larme qui noyait ses mots.

- Bien sûr ! Au rayon “mouchoirs/papiers toilettes”, là-bas au fond.

Le coyote secoua la tête.

- Non non, je demande à vous, si VOUS n’avez pas un mouchoir ?

- Je viens de vous le dire, monsieur, dit-elle avec un petit rire gêné. Il y a même une réduction sur le papier ménage juste à côté, voilà.

La vendeuse repris sa traversée des allées. Le coyote secoua la tête. Lorsqu’il revint, la louve s’était un peu calmé, mais avait saisit Zulaika par les bras.

- Soykan, ils l’ont tué. Mon petit frère… dit-elle la tête basse.

- Soykan…?

Un instant de silence. La lycaon se frotta le visage. Apparement elle le connaissait aussi.

- Ta mère t’as téléphoné ? … Soykan… Mais quoi ?... Pourquoi c’est arrivé ?

- Il était en bas, dans le parc en bas de l’immeuble de ma mère. Quelqu’un lui a tiré dessus.

Le coyote regarda la louve dénommée Sumeya. Il compris en un éclair qu’il s’agissait du meurtre qu’il avait entendu, dans le cour de son immeuble. Mais avant qu’il ne réalise les conséquences de cette nouvelle, la conversation prenait un autre ton.

- Il faut que la police le retrouve, dit la lycaon.

- La police…

La louve s’essuya les yeux et secoua la tête.

- Non, pas ceux-là. La police est… Zul, elle est remplie d’humain qui n’auront que faire de rechercher un coupable dans un crime entre Mobiens, dit-elle, la voix secoué par des hoquets de sanglot.

- Tu es sûr ? - Bon très bien. Nous avons devant nous quelqu’un qui s’y connaît, dans le domaine des meurtres, dit Zulaika en montrant de la tête le coyote.

- Il est détective ?

Le coyote se retourna, n’osant rien dire et désirant furieusement partir à toute allure loin de ce drame.

- Non. Il est trafiquant d’arme.

Sumeya le regarda en fronçant les sourcils, s’essuyant les yeux.

- Vous. C’est à cause de gens comme vous que c’est arrivé.

Le coyote leva les mains au ciel.

- Non non, vous n’y êtes pas. Je ne suis pas responsable de ce qui se passe dans les banlieues. Je ne vend qu’à des guérilleros, des mecs venus de très loin, pour des conflits très éloigné. Je ne suis pas stupide.

Sumeya abaissa à nouveau la tête. Le coyote mit un genoux à terre.

- Par contre, je crois savoir qui l’a vendu. J’ai reçu un message d’un de mes associés, qui m’a dit que les armes venaient bien de nous. Mais après cela, quelqu’un, un mec de Downunda, qui était notre client, a revendu ce matos en banlieu. Je sais pas pourquoi il a fait ça, mais c’est bien lui le responsable directe.

La louve le regarda, en s’essuyant le visage.

- Vous connaissez ce domaine, coyote. Vous baignez là-dedans, pouvez vous retrouver celui qui a fait… qui a fait ça ?

- En échange de quoi ?

La louve resta silencieuse. Elle colla son visage contre le genoux de Zulaika en murmurant.

- Comment faire…?

Le coyote hésita. Puis il pris sa décision.

- Je ne veux pas participer à une battue sans rien y gagner.

- Mais tu as une dette, tu es le responsable, sans toi le tueur n’aurait jamais eut son outil de mort ! dit la lycaon en le montrant du doigt.

- Arrête ces conneries, Zulaika ! Je n’ai rien à me faire pardonner, ce n’est pas moi qui sait ce que devienne les armes une fois vendue. Je l’avais vendu à des guérilleros, pas à des sous-revendeur - Oh et puis si ça n’avait pas été cette arme, une autre serait venu remplacer celle-ci. Je ne dois aucun compte, dit le coyote, davantage pour s’en convaincre lui-même.

- Ah oui ? Et bien, dit Zulaika. Tu ne lui dois …”rien” alors.

La lycaon se leva.

- Par contre, moi, tu me dois une dette.

Le coyote repensa à Zacharias. Zulaika avait les yeux rouges.

- Voilà ce que je propose en échange. Trouve ce tireur fou et je considérai ta dette comme remboursée, dit la lycaon.

Le coyote ne dit rien, regardant Zulaika et Sumeya. Réfléchissant un instant, il ne dit rien, balayant les alentours.

Dehors, la nuit tombait doucement. Une nuit claire, remplies d’étoiles, remplie d’attente, aussi. Le coyote, après quelques instant, finit par baisser les yeux. D’une manière où d’une autre, il avait sa part de responsabilité, lui-même, indirectement, dans ces différents problème. Sa dette était le produit de sa faute. Sans le vouloir, il avait été complice d’une autre main que la sienne : Celle qui avait mis ce pistolet-mitrailleur en face du jeune loup, avant d’avoir sa peau.

- Fort bien, dit le coyote.

La louve lui jeta un regard plein d’un espoir, un espoir desespéré.

- Je vais m’en occuper. Je ne garanti rien.

Le coyote aida Sumeya à se relever.

- Mais pour ça, il va falloir faire vite. Un tueur, même amateur, ne reste jamais longtemps sur place.

Ils se dirigea en direction de la sortie du Central, en compagnie des deux Mobiennes, sortant du supermarché, après avoir payé les objets qu’ils étaient venu y chercher.

Oui, il y avait vraiment de tout, au Central Shooping Center, et le coyote venait d’y gagner une dette. Curieux paradoxe, dans la nuit où des clochards tentaient d’arracher les container à viande des mains des éboueurs, dans une lumière, pâle, ceux des néons du temple de la valeur ajoutée.
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MessageSujet: Re: U.Z.I [Réservé]   U.Z.I [Réservé] EmptyMar 29 Nov 2016, 11:08 pm

La nuit s’était avancée par-delà les rues lorsque les trois Mobiens atteignirent la rue adjacente au bâtiment 9M. La police y avait déjà levé quartier, mais restait encore sur place des banderoles empêchant l’accès au parc, peut-être de peur que d’éventuelles preuves soient écrasés ou détruites par accident. Le coyote s’arrêta vers sa place de parking éventuel, avant de réaliser qu’un imposant 4x4 y avait posé ses pneux, lui extorquant une précieuse place de parking.

- Ah, non ! Qu’est-ce qu’il vient faire sur ma place ?

- Kwarno, tu peux pas te garer ailleurs ? demanda la lycaon à l’arrière.

- Ailleurs à Central City ? dit le coyote avec un sourire sardonique. Eh bien voyons ça.

Le coyote fit un tour du pâté de maison, entouré d’une ceinture de véhicule ramassé.

- Pas le moindre emplacement, pas même pour un scooter.

- Il n’y avait pas autant de voiture du temps où j’habitais là, soupira Zulaïka.

- Bon.

Le coyote se rangea sur un bas-côté donnant l’accès à une décharge du quartier et sortit du véhicule.

- Reste là et si on te demande de bouger, tu bouges, tu fais un tour de l’immeuble si nécessaire.

- Compris.

- ça ne va pas prendre beaucoup de temps, j’ai juste quelques question à poser à sa famille. Mademoiselle ?...

La louve dont les yeux étaient toujours humide de larme tourna la tête vers lui.

- Non. Je ne… je ne veux pas.

- Non ?

Devant le regard interrogateur du coyote qui restait appuyé sur le rebord de la porte, la lycaon pris la parole.

- Sumeya a quitté sa famille pour prendre son envol.

- Quand elle m’a annoncé la nouvelle, c’était en me laissant un message, dit Sumeya en se recroquevillant sur son siège. Elle va m’en vouloir.

Le coyote se gratta la tête et s’étira pour dissiper son agacement. À croire que les familles brisés étaient devenu la norme. Il reposa la main sur la portière.

- Je comprend, mais je ne peux pas venir toquer à la porte en demandant n’importe quoi ou des informations très personnelles, je suis un étranger, la seule chose qui nous rapproche est le fait qu’on habite le même immeuble, même si on ne s’est jamais croisé.

La louve resta dans la pénombre.

- Dites-lui… Dites lui que vous connaissez mon père, Fadim.

- Fadim…? C’est peu de chose.

Un bref silence. Sumeya se moucha.

- Mais bon, puisque vous n’avez rien de mieux à me proposer, essayons ça.

- Elle habite au 2ème, au fond du couloir à droite… Enfin, c’est là qu’on habitait avant...

Le coyote hocha la tête, ferma la portière et partit en direction de l’immeuble.
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MessageSujet: Re: U.Z.I [Réservé]   U.Z.I [Réservé] EmptyMar 29 Nov 2016, 11:08 pm

En passant l’entrée, le coyote obliqua en direction de l’escalier donnant sur les étages supérieur. Contrastant avec la rue, fortement éclairé par de nombreux lampadaire, l’appartement devenait brusquement sombre lorsqu’on atteignait les étages. Pas de quoi rebuter le coyote, qui avait l’habitude de revenir chez lui dans les premières heures du matin, jamais dans cette partie de l’immeuble, il est vrai : Il habitait de l’autre côté du couloir, a un autre étage. Pourtant, rien n’en différait vraiment. Les mêmes marches en béton poussiéreuse, les mêmes mur, à la peinture écaillée, d’un blanc sale, la même rampe branlante.

Arrivant devant la porte, il sonna. Pas de réponse. Il sonna à nouveau. Pas d’avantage ; Il mis ses mains dans ses poches pour les extraire à la froide humidité du couloir. S’appuyant contre la porte, il manqua de glisser lorsque celle-ci s’ouvrit : La poignée n’avait même pas été tourné. Poussant la porte, le coyote fit face à la pièce sombre qui s’offrait à lui.

- Il y a quelqu’un ?

Pas de réponse. L’appartement était de tout évidence vide. Armadillio regarda aux alentours puis se décida à entrer. Une forte odeur de cuisine emplit ses narines. Essayant d’adapter ses yeux à la pénombre quasiment totale, il chercha l’interrupteur en longeant le mur. Il renonça lorsque sa main arracha un objet accroché à la façade, et s’avança en direction d’une des fenêtres, qui laissait filtrer la lumière des lampadaires de la rue. Marchant précautionneusement, les mains en avant pour éviter de taper contre un objet, il finit par sentir un mur. Il le contourna pour entrer dans la pièce éclairé. Ne trouvant pas l’interrupteur, il tourna la tête, entendant le doux vrombissement d’un frigidaire. Il était dans une cuisine. Mais au bruit de celle-ci semblait se mêler quelque chose d’autre.

Atteignant la fenêtre, il chercha le ruban lui permettant de soulever complètement le store, et tira dessus.

- Soykan, c’est toi ?

Le coyote se retourna vivement pour voir assise sur une chaise, appuyé contre le mur, la silhouette d’une vieille dame. Forte et ramassé sur elle-même, la vieille dame recouverte d’un fichu et d’un nombre considérable de couche de vêtement formait un tas informe. Passant tout près d’elle, Armadillio ne l’avait même pas vu tant elle se fondait dans le décor. La louve cligna de ses yeux fatigué, et leva son visage aux traits ravagés vers le coyote. Ses yeux étaient tellement rougies par la tristesse qu’on peinait à en discerner leur sclère, au milieu des cernes creusant des espaces sombres au milieu de la fourrure blanchie.

- Non… Ce n’est pas toi. J’ai rêvé…

Le coyote haussa les épaules.

- Oh, Soykan, pourquoi avoir fait ça à ta pauvre mère ?...

La voix de la vieille dame s’effaça pendant qu’elle cacha son visage dans ses mains. Le coyote se racla la gorge. Il la sentait nouée.

- C’est pour lui que je viens, dit-il d’une voix rauque.

- Si tu viens pour me permettre de le retrouver plus vite… dit la vieille dame avec un ton de défis.

- Non ! Bien sûr que non, je…

- Fais vite.

La dame secoua la tête.

- Ne mens pas, tu sens le plomb à plein nez, je le sens depuis que tu es entré ici. Tu sens le souffre.

- C’est normal, je suis armé. Mais écoutez moi.

Le coyote pris une chaise à la table et la tira vers lui pour s’asseoir face à la mère du défunt.

- Je suis venu ici pour trouver qui à fait ça. Pour lui faire payer ce qu’il me doit.

La vieille louve le toisa.

- De la part de qui viens-tu  ?

Le coyote se laissa le temps de réfléchir deux seconde avant de trouver la réponse, que la soeur du défunt lui avait donné.

- Je connais Fadim.

- Fadim ?...

La dame semblait avoir retrouvé de l’énergie en ouvrant de grand yeux.

- Tu connais… tu connais Fadim ? Où est-il ?

- Je ne sais pas. Il… m’a juste dit que je lui devais ça, de retrouver celui qui a tué son fils. Il a vu ça à la télévision.

- Ils en ont parlé à la télévision des humains ?

Le coyote hocha la tête.

- Oui. Vous n’avez pas la télé, non ?

- Non. C’est un tissu de mensonge, des langues de vipères, des bêtises d’humains, Soykan a vendu la nôtre il y a longtemps.

- Je vois.

Le coyote se gratta la tête.

- Il me faut vous poser certaine questions. Je voudrais que vous me parliez de votre fils.
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MessageSujet: Re: U.Z.I [Réservé]   U.Z.I [Réservé] EmptyMer 30 Nov 2016, 11:43 pm

Soykan était le petit dernier de la fratrie. Il est né tardivement dans une famille composé de ses deux frères, de sa soeur, de son père, de sa mère et de sa grand-mère paternelle, qui avait déjà fort à faire. En effet, ses deux frères ayant quitté l’école ramenait régulièrement des policiers à la maison, et ces dans les cris de colère et les inspections aux aurore que grandit le louveteau. L’un d’eux mourru peu de temps avant l’entrée à l’école de Soykan, des suite d’un accident de moto, selon la police, tandis que l’autre allait bientôt suivre le même sort dans une prison. Selon le gardien il aurait été retrouvé pendu dans sa cellule, mettant un terme brutale à sa peine de 5 ans pour braquage à main armée, violence en réunion et acte de barbarie, selon le comissariat de police.

Soykan était vu comme le nouvel espoir de la famille éclaté par ses événements tragique. Ne loupant pas un seul jour d’école et voué à un avenir studieux, les choses se compliquèrent quelques mois après son entrée au lycée. On ne sait trop pourquoi, Soykan revenait toujours de plus en plus tard à la maison, ses affaires scolaires demeuraient introuvables. Disparaissant parfois plusieurs jours de suite, les interrogations de son père ne se soldait que sur des disputes. Tout s’accéléra lorsque la grand-mère de Soykan dû être hospitalisé en urgence. Le système de Central City n’ayant laissé place qu’à des assurances privés, l’opération du coeur dont elle nécessitait coûtait terriblement cher. Le père de Soykan partit un matin en promettant de trouver de quoi payer la franchise, quelque chose de plus que son salaire d’ouvrier, misérable. Dans les faits, c’était la dernière fois qu’il passerait la porte de l’appartement : Il reste à ce jour disparu, introuvable. Ne disposant pas des soins nécessaire pour son mal, la matriarche mourut à l’hôpital, se dépêchant de délester sa famille du poid qu’elle s’était sentit devenir.

Rien ne se déroula pour améliorer la situation. En conflit avec sa mère, la jeune Sumeya finit par fuguer définitivement avec son petit ami. Quelques années passèrent pendant lesquels sa mère vivaient seul à la maison. Il était maintenant claire que l’argent que Soykan ramenait ne pouvait pas venir de l’école.

- Il a bien essayé, de trouver un vrai travail. Mais les Humains ne veulent pas si facilement laisser leur chance à un jeune loup.

- Je vois.

Sa mère avait bien essayé de contacter les organisation en charge des services sociaux, depuis longtemps déjà : Peine perdue. Là où cette institution moderne pouvait se révéler utile, elle n’en faisait pas grand cas.

- Dans toutes les cités, à côté et à Westopolis on sait tous, entre nous, que les services ne répondent jamais rien. Vous savez comment ils appellent cet endroit ?

- Vous voulez dire, entre ici et Westopolis ?

- La “Zone Interdite”. Interdit d’aider, tu imagines ? Ah, si les Humains ne veulent pas te laisser travailler, ils ne vont pas non plus te laisser les mendier. ça ne m’étonne pas qu’il les laisse s’entretuer. Ils encouragent les jeunes, ils les provoquent.

- Je comprend ce que vous voulez dire.

Oui, Soykan revenait souvent avec des gens. Mais personne ne les connaissait ici. Ils venaient de l’autre côté des voies de chemins de fer et de la décharge, dans les environs de Westopolis. Bien sûr ils ont interrogé un tas de personne. La police a cherché, mais elle ne s’aventurera pas jusqu’à Westopolis, où les hommes de lois ont d’autres manière de faire, où ils sont autrement plus débordé. C’est là-bas que la préfecture avait décidé d’ouvrir un lycée, afin de désenclaver le quartier et donner leur chance aux jeunes. Chaque fois qu’on ouvre une école, on peut fermer une prison - du moins c’est ce qu’en pensait les responsable. C’est là-bas que Soykan s’était fait des amis. Et c’est probablement là-bas et dans les environs qu’il passait le plus claire de son temps.

Le coyote soupira. L’information était certes capitale, mais ce n’était pas une bonne nouvelle.

Westopolis. Il y avait mis un temps son QG là-bas. Mais avant même d’y mettre ses affaires, conservé, dans un casier de la gare, la porte avait déjà été cassé plusieurs fois pendant son absence. La sécurité absoluement inexistante contre les autres groupes criminels, qui ne respectaient aucune autorité ni aucun code de l’honneur, l’avait finalement décidé à déplacer son matériel dans la banlieu proche, à Central City. Là où Central City semblait offrir une infime perspective, malgré le spectre de l’illégalité, un soupçon d’avenir dans les espoirs que formulaient ses habitants, Westopolis, elle, était une terre en friche. Quelque chose de profondément pourri émanait de cette cité tournant en autarcie, pour ne pas dire en circuit fermé, et Armadillio Finstev était parfaitement capable de s’en rendre compte malgré son histoire personnelle. Car si la vieille mère de Soykan décrivait un enfer comme un autre, Westopolis se situait en-dessous de ses fondations.

- Très bien. Maintenant je sais où chercher. Merci pour tout.
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MessageSujet: Re: U.Z.I [Réservé]   U.Z.I [Réservé] EmptyMer 30 Nov 2016, 11:44 pm

Lorsque le coyote descendit les marches l’amenant à la rue adjacente en mettant son bonnet, il parti instinctivement en direction de la voiture. Mais au moment où il s’apprêtait à la retrouver, il ne vit qu’un trottoire vide. Armadillio soupira. Zulaïka était sans doute en train d’en faire le tour de l’immeuble, il la croiserait assez vite. Soudain, il entendit deux personnes parler non loin. Il n’était pas tout à fait seul dans la rue : Deux policiers, humains, armés et munis de gilet pare-balle marchaient d’un pas lourd le long du trottoir. Le coyote pensa alors à passer de l’autre côté de l’immeuble. Mais une autre voiture de police se trouvait près du tournant, tout phare allumé. Armadillio s’infligea une claque sur le front, impuissant à tenter de paraître le plus naturel que possible.

- Bonjour monsieur.

Il tourna les yeux vers la haute silhouette du représentant des forces de l’ordre.

- Papiers ?

Il fouilla dans ses poches. Assez rapidement, il se rendit compte qu’il n’avait pas pris son passeport, car il avait laissé celui-ci dans la voiture. Il fit mine de retourner vraiment ses poches pour gagner un peu de temps, histoire que Zulaïka arrive. Mais les secondes passaient, et il n’y avait pas trace d’elle.

- ça vient oui ?

Il passa les mains dans les poches de sa veste.

- Excusez, je crois que je ne l’ai pas sur moi.

- Ah.

Le policier lui fit signe de se plaquer contre le mur. Ah, non, vraiment ce n’était pas le moment pour une fouille. Son pistolet plaqué contre son torse semblait peser plus lourd, comme s’il voulait lui rappeler sa présence. Hésitant sur ce qu’il convenait de faire, il mit les mains contre la façade de brique. Au moment où le policier lui toucha l’épaule, un bruit de verre cassé et une pluie de débris les arrosa. Ils se retournèrent, le bleu ayant une main sur son arme.

De l’autre côté de la rue une masse informe de silhouette se détacha jusqu’à arriver à mi-parcours, lançant de nombreux objets, boîtes de conserves, bouteilles. L’un des policiers se prit même un bout de viande en plein visage. S’essuyant, il allait répliquer, mais sa voix fut inaudible dans le tumulte qui raisonna soudain.

- POLICIERS ! ASSASSINS !

Le coyote évita de peu un guidon de vélo. Plus personne ne faisait vraiment attention à lui, caché derrière la masse des policiers. Son instinct pris le dessus et il se dépêcha de contourner l’immeuble, la voiture de police démarrant pour se planter juste à côté des émeutiers, continuant leur invectives.

- HUMAIN ! ASSASSINS !

- Colons de merde !

- Justice pour Soykan !

Le coyote avait presque passé l’angle lorsqu’il vit les policiers se faire submerger par des Mobiens aux visages voilés de capuche. D’autre bruit de verre : Ils attaquaient les voitures. Rien de bien nouveau dans cette expression aveugle de la rage, mais une occasion en or pour Armadillio. Il se retrouva de l’autre côté du bâtiment, à l’entrée du parc. Pas de trace de sa voiture.

- Bon sang.

Entendant un bruit, un tir de sommation, il traversa le parc, faisant fi des banderoles de sécurité, il vint jeter un oeil vers l’endroit, le petit emplacement bitumé où une trace rouge était encore visible, fouillant l’herbe à la recherche de quelque chose. Il trouva bien sûr des douilles apparement laissé là par les équipes d’investigation. Il en ramassa, balaya du regard les alentours avant de traverser le parc. Éloigné du bâtiment, il passa devant la vitrine éteinte d’une épicerie, et décida de s’asseoir sur la chaise que le boutiquier avait laissé là.

À la lumière des lampadaire, il inspecta la douille. La retourna dans ses doigts et souris.
Ce que les policiers n’avaient pas dit, c’est que, si celles-ci devaient bien acueillir des ogives de 9 milimètre, son teint cuivrée laissait entendre qu’il s’agissait d’ancienne balle de 11,43 dite “45 automatique”, réadapté à leur embout pour être rendue compatible avec un calibre plus répandu, à savoir le 9. Le but de l’opération était simple : Utiliser un calibre facile d’accès avec une arme tirant du 45. Ce n’était donc pas avec les armes vendu à Downunda que Soykan avait été tué. Cette découverte était intéressante mais ne semblait pas très utile à ses recherches. À moins qu’il ne puisse trouver qui pouvait revendre ce genre de vieux flingues. Cela n’allégeait pas le poid de sa culpabilité. Il pouvait tout autant avoir vendu cette arme qu’une autre.
Il était bien embêtant qu’il ait également laissé son portable dans la voiture. PV1 aurait sans doute pu lui donner plus d’informations à ce sujet.

Le coyote se leva, jeta la douille dans une poubelle et repris sa marche. Il n’avait pas moyen de payer un bus, ou même un taxi. Il irait donc à Westopolis à pied.
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MessageSujet: Re: U.Z.I [Réservé]   U.Z.I [Réservé] EmptyJeu 01 Déc 2016, 11:19 pm

Le bourdonnement incessant de la circulation et les bruits du centre-ville en constante fête s’éloignèrent avant de totalement s’éteindre dans l’obsucrité. Le trottoire que suivait le coyote était peu fréquenté, et de l’herbe se devinait ici et là, poussant entre les fentes du bitume. Cassé par le temps. À la façon du panneau routier prévenant les voitures de la présence d’un péage imminent aux abords de Westopolis. Inutile de préciser que les péages étaient vide. Des cabines aux vitres cassées, au paroi de métal froissé par les coups, constituaient le vrai avertissement.
Le coyote passa par-dessous la barrière, avant de descendre la petite colline bordant la barrière routière. Unique espace de verdure, le terrain vague s’agrandissait comme s’étend le désert. Le coyote le traversa avant de contourner une nuée de buissons rachitique. À la lumière des lampadaires, il distingua une hérissonne. La fille portait un sac à main à la lanière déchirée, une jumpe ridiculement courte. Sa fourrure bleuâtre, grise, peinait à dissimuler l’hématome qu’elle portait au niveau de l’oeil. Elle sursauta en voyant le coyote sortir des buissons.

- Que..?

- Hey. Je cherche…

L’hérissonne agita la main, lui coupant la parole.

- Ah non, non, ce soir je suis hors service, dit-elle avec un rire nerveux, essuyant sa truffe ensanglanté.

- C’est toi qui te trompe, je viens pour chercher des flingues.

- Des flingues ? J’en sais rien, fait comme tout le monde, cherche dans les parking.

Elle le dévisageait de ses yeux jaunis, d’un regard bien peu amical. Cette saine colère pourtant retenu était facile à deviner.

- Tiens.

Le coyote sortit de sa poche un mouchoire pour la lui tendre. Elle le pris et s’essuya le visage, glissant dans son sac le rings que le Mobien lui avait donné avec discrétion.

- Merci. Non vraiment je ne peux pas t’aider là-dessus. La seule chose que je peux te dire…

L’hérisonne commençait déjà à partir en direction du péage.

- N’essaye pas les Casinos. Avec leur décoration, leur saloperie de tapis rouge...

- Hm ?

Le coyote tourna la tête, les mains dans les poches.

- Ils te laisseront croire que tu peux gagner. Mais c’est des conneries, on gagne qu’à y perdre. Que des beaux sourires, des bons mot, met tes rings et voilà le travail. ça c’est les hommes : Ils te laissent brouter comme si leur herbe était plus verte qu’ailleurs. C’est traître.

Elle cracha par terre.

- Perte de temps !

- Merci du conseil, mais je n’ai pas peur de la trahison.

- Ah bon ? cria-t-elle avant de disparaître en haut de la colline, dans l’obscurité.

- Si on est trahis c’est parce qu’on donne sa confiance. ça ne sera plus jamais mon cas, dit-il à son adresse. Mais il savait qu’elle ne l’entendait déjà plus.

Devant lui s’étendait à perte de vue les voies de chemins de fer amenant à la gare routière, éclairé par la lueur orangé des lampadaire perdu au milieu de quantité de câbles. Il fit le tour de plusieurs wagon, avançant lentement jusqu’à la gare de Westopolis. À cette heure, peu de chance de rencontrer un train. La gare de Westopolis faisait partie de ces infrastructure construite pour presque rien, car quasiment jamais desservie, par aucune correspondance. Mettant un pied sur le quai, il se hissa avant de sauter par-dessus les barrières amenant aux hall de gare. Après toute cette obscurité, la lumière des néons lui apparu comme violente. Il scruta non sans intérêt le panneau annonceur totalement vide.
Passant entre les bancs de bois recouvert de mégots et de cannettes, il atteint l’autre côté. Voilà. le vrai Westopolis. Un trottoire crasseux, sur laquelle une poubelle semblait avoir explosé - on pouvait même distinguer le plastique jaunie d’une boîte de sandwich, “HaveWeMeat4Party”, écrabouillée non loin d’un véhicule noircie, qui semblait avoir été brûlé récemment. Le coyote enjamba le trottoire et se mit en quête d’un parking.


Bordant de grands immeubles lugubre et quasiment tous identique, il prit une ruelle au hasard, restant attentif au moindre bruit, la main sur son pistolet. Au loin, tout au loin, on distinguait en partie l’énorme bâtiment, frappé du sceau des Nations Unis, qui semblait dominer Westopolis, tentant de prouver que certains endroit de la ville pouvait échapper à cette déliquescence. Le coyote vit passer derrière lui un groupe de Mobiens emmitoufflé. Il se retourna mais ceux-ci ne l’avaient même pas vu. Étrange ville, dont les murs ne servait pas tant d’habitat aux uns que d’abri contre le regard des autres : Elle semblait profondément vide, et pourtant. Sous chaque poubelle, dans chaque hall pouvait se cacher quelque chose de surprenant. Passant à un carrefour, le coyote identifia l’entrée d’un parking sous-terrain, et se décida à descendre dedans.

Il lui fallait trouver un autre trafiquant. Trouver un trafiquant qui vendait une arme tirant du 45 automatique. Descendant plusieurs étage, il finit par arriver sur une porte ouverte, dont s’échappait une musique entêtante. Plusieurs Mobiens, apparement jeune, était assis sur des caddies, une radio étant posé au milieu d’entre eux. Occupé à bavarder bruyamment, ils se retournèrent pour voir le visage perplexe du coyote.

- Chouf, dit une écureuil minuscule en le montrant du doigt.

- Eh ! Vous cherchez quoi ? demanda un lapin.

- Ce que je cherche ?

Le coyote fouilla dans sa poche de veste, et montra l’une des douilles de 45 auto. Le lapin sourit, mais agita la tête, comme s’il devait se forcer à se taire.

- Non… on, euh…

Armadillio soupira, fouilla dans sa poche et sorti un billet de dix rings. Bousculade entre un chacal bondissant hors d’un caddie et son ami, mauvais cachottier. Tentant de se jeter sur le billet, il recula après un coup d’épaule. Le coyote se voulait pédagogue.

- Dis-moi d’abord où je peux le trouver. APRÈS, je te donne.

Le chacal montra une direction du doigt.

- Faut remonter. Après tu va tout au bout, de la rue vers la porte-Charlemagne, après tu prend à droite là où y a les vélo, et en face, faut descendre dans le parking…

- Ouais, dans le parking, mais genre en bas. Tout en bas. Et là y a des mecs, mon frère m’a dit ils en vendent des…

Le chacal lui mit une main sur le visage pour qu’il se taise, bien que personne ne puisse les écouter. Armadillio sourit. Mieux qu’un GPS. Il laissa tomber à ses pieds le billet de dix et sortit tranquillement tandis qu’un débat bruyant éclatait, pour savoir qui méritait le plus de l’avoir en poche. Suivant les indications, il arriva en face du bâtiment décrit. “Là où y a les vélo” était en vérité une barre de métal où pendait tristement des roues et des guidons orphelin, enchaînés là par ceux qui pensait pouvoir les y mettre en sécurité. Il ricana et s’essuya le visage, repris constance et descendit ce deuxième escalier.
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MessageSujet: Re: U.Z.I [Réservé]   U.Z.I [Réservé] EmptyVen 02 Déc 2016, 10:56 pm

À la surface, rien d’audible. Les marches de plus en plus obscures étaient elle-même peu engageante, et aurait pu décourager les policiers les plus curieux. Mais, bien qu’isolé par les différentes couche successives de béton, le coyote finit par identifier un brouhaha lointain. Dans l’obscurité il distingua une raie de lumière, et poussa la porte, laissant passer un Mobien rat qui remonta les escaliers sans lui accorder un regard.

La porte donnait sur le large étage d’un parking sous-terrain. Mais pas de voiture dans cet endroit, juste des Mobiens, parlant bruyamment, peut-être une cinquantaine, en petit groupe. Une odeur de cigarette froide avait remplacé l’odeur de l’essence. Derrière les premiers cercles, le coyote constata que le parking avait été ammeublé. Une série de multiprise, visiblement raccordé à la main, interconnecté, avait permis aux occupants d’y brancher quantité de téléphone portable. Une petite télévision était également raccordé, entouré de chaise en plastique sur lesquelles étaient posés des échidnés hilares. Des tables occupait le fond du parking, devant lesquelles était posté d’autres Mobiens. Ici des sachets en plastique au contenu de nature inconnu. Là des boîtes de DVD, et à côté des objets métallique semblable à des armes. Mais avant même qu’Armadillio ne s’avance dans leur direction, un buffle se posta devant lui. Il le dévisagea.

- Eh coyote, t’es du clan ? demanda-t-il.

- Le clan ?

Une taupe certit d’un bonnet, la main dans un paquet de chips s’avança également.

- Nan lui il est pas du clan. Mais peut-être qu’il vient chercher quelque chose ?

Le coyote hocha la tête et balaya du regard les environs.

- Ouais. Je cherche un PM. Y en a qui en vendent ici ?

La taupe le regarda, cligna des yeux. Un échidné sur son portable vint se joindre à eux, l’air de rien.

- Attends, tu te présente pas, et tu veux une arme directe ? Trop rapide, dit la taupe.

- Qu’est-ce qui veut ? Demanda l’échidné d’un air absent. Personne ne lui répondit.

- Déjà, d’où tu viens, qui tu es - je veux pas me retrouver avec un foutu collabo, dit la taupe avec amertume.

- Collabo ?

- Collabo de ceux qui tienne le terrain, là-haut !...

Dit ainsi par une taupe, la phrase revêtait un caractère croustillant. En voyant l’expression du coyote, la taupe ajouta :

- ...Et on m’a déjà fait cette blague, donc abrège.

- Ok. Je viens de Central City.

L’échidné leva la tête.

- Central City ? On m’a dit qu’il y a une émeute en ce moment.

- C’est vrai.

La taupe tourna la tête.

- Une émeute ?

- Ouais, repris l’échidné. Apparement la police d’occupation humaine a tué un frère, et ça passe pas trop. Loska m’a dit qu’y avait deux flics sur place, ils se sont fait totalement défoncer…

Le coyote songea aux deux policiers qui s’apprêtait à le fouiller.

- Une chose à la fois, interrompit la taupe. Alors ? Je t’ai posé une question, coyote.

- Comme j’ai dit, je viens de Central City. Mon nom est Kwarno.

Le buffle ouvrit de grands yeux. Il posa une main sur l’épaule de la taupe, qui le regarda d’un air perplexe.

- Je connais ce nom, dit le buffle. C’est Kwarno Soletine, c’est un trafiquant mon gars.

- Un trafiquant ? Et quoi ? demanda la taupe en le montrant de la main.

- Je connais aussi, dit l’échidné. Alors le “Fantôme” c’est un coyote ?

Le buffle tendit la main et souleva un bord du bonnet d’Armadillio, qui fronça les sourcils.

- Ouais, c’est un coyote avec un oeil un peu rouge. dit le buffle en lâchant le bord du bonnet, se rabattant aussitôt sur le visage du coyote. Kwarno, qu’est-ce que vous faites ici ? C’est... plein d’autre vendeur, et les mecs sont énervés, surtout en ce moment -

Armadillio réfléchit. Un chacal appelait au téléphone, juste à côté, faisant les cents pas.

- Justement, je viens voir d’autres vendeurs pour proposer du réseau, des nouveaux marchés, dit-il limpidement. On m’a dit à Westopolis, ça démarre pas, alors je suis venu.

- Aaaah, fit l’échidné. On veut s’étendre ? ça va pas forcément plaire à tout le monde, faites gaffe, Fantôme. Bah… Venez, je vais vous présenter, on a quelques vendeurs de flingue ici. Mais criez pas trop sur tout les toits qui vous êtes parce que… Bref, ça bikrave, ça bikrave pas mal...

- T’inquiètes pas, je vois l’ambiance, dit le coyote en réajustant son bonnet.

L’échidné hocha de la tête, puis le pria de le suivre d’un signe de main avant d’avancer vers la télévision. Mais à ce moment-là son téléphone se mit à sonner. Il s’assit alors sur l’une des chaises pour répondre, et désigna une autre chaise au coyote, qui s’assit à côté.

- Allo ?... Ouais… Ouais ? Non ! Sérieux ?

Armadillio soupira et jeta un oeil aux autres échidnés en train de regarder la télévision. Des larmes de rire perlait les yeux d’un des plus jeunes. Portant une casquette relevé en arrière.

- Remet encore une fois steup, j’en peux plus…

Un autre encore plus jeune avait en main la télécommande. Le coyote sourit et tourna la tête. L’un des convives ne riait pas. Il le regardait intensément et son apparence jurait avec celle des autres. D’une fourrure d’un noir de geai, sa tête entouré de Dreadlock imposante et ayant poussé jusqu’en bas de ses jambes lui donnait l’apparence d’une sorte de méduse. Ses yeux violet regardait fixement Armadillio, passant d’un oeil à l’autre. Puis, soudainement, il sourit et lui tendit la main.

- Hey, une tête neuve. C’est comment ?

- ça va, répondit le coyote en lui serrant la main.

Étrangement le contact de cet individu lui restait désagréable malgré son sourire de circonstance. Il montra la télévision. Le coyote regarda par-dessus l’épaule du jeune échidné l’image que diffusait la petite télévision.
Le film en question montrait des éléments difficilement reconnaissable, en cause l’image bruyante diffusé par le lecteur de cassette d’un autre temps. Le coyote plissa les yeux.

Le film présentait une salle de classe. L’image d’élèves Mobiens assis en rang devant un tableau. L’institutrice était joué par une actrice humaine au forme prononcé, écrivant de manière hystérique des traits sur un tableau. De ce que le coyote pu distinguer, il s’agissait d’une suite de chiffre abscons, 4,7, 1, 1, 0, ...1,1.... orné de formes triangulaire complexe. De toute évidence, il s’agissait de montrer que l’enseignement promulgué par cette professeur était d’une bêtise sans pareil. Le pastiche était drôle.

“Vous voyez les enfants !” dit la harpie aux yeux globuleux, ce qui provoqua un excédent de fous rire chez les échidnés. “C’est pour cela que les Colonies étaient une bonne chose !”


Les élèves ni pipent pas un mot. Silence hostile, regard partagé, incroyablement matures entre les enfants. Des écoliers tels qu’imaginé par des scénaristes adultes, nota Armadillio.

“Car une construction solide est la première chose que vous devez reproduire, et ce, malgré votre être”.
“C’est quoi notre être, madame ?”
La professeure laissa tomber ses lunettes et jeta une craie sur l’élève curieux.
“On interromp pas, boule de poil stupide ! Sac à puce !”


- C’est quoi ce film ? demanda le coyote à l’échidné.

- C’est “La Juste Cause”, un putain de chef-d’oeuvre, répondit un des jeunes. Attends, c’est là que ça devient bien !

“Franchement j’ai déjà bien de la peine à passer autant de temps avec vous, bande de sous… de sous… Ah je sais même pas ce que vous êtes, au juste !”

L’institutrice sembla reprendre son calme, malgré le teint rouge de son cou, et d’une main tremblante, désigna une élève, une petite lapine.

“- ...Alors, Anuk ?”

“- Moi c’est Anya.”

“- QU’EST-CE QUE… Tu as retenu, Anuk ?”

Un élève sortit un sifflet au premier rang pour l’utiliser d’un coup sec.

“Ce que j’ai retenu ?”

La petite lapine sortit du sac de sport laissé par terre rien de moins qu’un fusil à pompe, qu’elle planta juste sous le nez de la professeur. Le coyote leva un sourcil devant l’absurdité de la séquence. Les échidnés se remirent à rire.

“Qu’une construction solide est importante, sans quoi, tout s’effondre, un peu comme votre système !”

Anya tira une rafale de fusil à pompe. La tête de l’institutrice, remplacé in-extremis par un mannequin en mousse par le responsable des effets spéciaux, explosa au sens propre à la manière d’une pastèque, laissant se répandre sur les murs une quantité astronomique d’hémoglobine. Le coyote souffla du nez devant l’exagération de l’image. Les deux échidnés se tenaient le ventre : Ils jubilaient. Leur hilarité continue ne s’achèva pas avant la fin du court-métrage, qui vit les élèves Mobiens, des enfants, donc, sortir des couteaux pour les planter dans le mannequin peinturluré de rouge, avant de traîner celui-ci dans la classe et y mettre le feu. Le film laissa place à un écran noir, cerné d’une citation blanche et d’un choeur orchestral.

“Leur système est une construction pourri. Nous le détruirons ensemble. Ce péril qui règne d’Est en Ouest, nous le mettrons à genoux. Mobiens, levez-vous lorsque l’heure sonnera !”
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MessageSujet: Re: U.Z.I [Réservé]   U.Z.I [Réservé] EmptyDim 04 Déc 2016, 1:51 am

Le coyote regarda la citation. En réalité, le récit n’avait que peu d’importance, car il défendait juste une idée. Bien qu’amusante, la vidéo laissa un goût étrange dans la bouche du coyote, comme s’il s’agissait d’une arnaque.

- C’est quoi, ça ? demanda-t-il à l’échidné.

- ça mon pote c’est le futur ! répondit l’un des jeunes.

- Leur système ?

- Le système humain, tu sais. Faut tous les buter.

Le coyote regarda l’échidné, lui parler comme s’il s’agissait d’une évidence.

- Ah ? Tous… genre tous ? Pourquoi ?

Les échidnés se mirent à rire.

- Bienvenue dans la vraie vie, mec, enchanté, dit l’un d’eux en tapotant la nuque du coyote.

- Si tu demande pourquoi, c’est que tu regardes trop la télévision, dit le jeune en rembobinant la cassette.

Le coyote rit.

- Franchement, les petits, je comprend pas le plan, il faut m’expliquer…

- Mais c’est normal. En même temps y a peu de gens qui le savent vraiment. Et pourtant c’est là. Les Humains ils nous ont tout volé. Ils nous ont volé la planète. Il a fallu se battre pour chaque centimètre, CHAQUE centimètre putain. Et maintenant c’est nous ou eux.

- Nous ou eux ? Tu veux dire qu’ils vont nous tuer si on ne les tue pas avant ?

L’échidné le regarda en secouant la tête.

- Bah oui, quoi ?

Le coyote se redressa.

- Oh, rien. Tu sais, je vend des armes depuis longtemps, je sais reconnaître une guerre lorsqu’elle se prépare, là je vois pas.

- Tu ne vois pas, mais c’est parce que ça te dépasse, dit l’échidné sombre.

C’est la première fois qu’il parlait depuis le début. Contrairement aux jeunes, il ne riait pas.

- ça te dépasse. Mais regarde-toi, toi, déjà, tu vends des armes. Tu le sais pas mais tu es déjà un rouage de leur système.

Le coyote se gratta la tête. Il commençait à perdre du temps, son interlocuteur précédent était toujours au téléphone.

- Oui, car tes armes, elles ne vont pas tuer des humains. Eux ils sont tranquille, perché sur leur continent de merde, entouré de toutes leurs forces armés. Tes armes pourtant, à tout les coups elles ont été produite ici. C’est un peu comme… Une manière détourné de faire le ménage.

Le coyote réfléchit, se souvenant du fait que la provenance de ses armes étaient diverse, depuis les stock de l’armée du Khan jusqu’au fabrication Soleannienne.

- Écoute-le, lui c’est vraiment un mec… C’est un philosophe, dit un des jeunes en train de remonter la cassette.

- Une manière détourné de planter les tentacules d’une pieuvre nommé Génocide, dit-il, les yeux à présent brillant d’une autre lueur. Tout ça est prévu, tu me suis ? Il faut donc faire comme le film l’a montré, s’unir et les renverser. Les peuples Mobiens valent infiniment, infiniment plus qu’un tas d’esclaves. Ou qu’un tas de cadavre.

Le coyote haussa les épaules.

- Je sais la réalité est moche, mais, même moi, qui suis un pacifiste, sait qu’on ne pourra pas l’éviter. Notre Univers est comme ça. C’est un grand conflit entre le bien et le mal.

L’échidné sombre se laissa retomber sur sa chaise.

- Notre Univers est comme ça. Et eux ils ont compris qu’on l’avait compris. C’est pour ça qu’on nous a cantonné ici, dans ce qu’ils appellent la “Zone Interdite”, ça tu le sais au moins ? Soit tu perds ta vie à travailler pour eux, soit tu finis ici mon gars, chez les non-soumis, les non-écrasés par l’autorité.

- Notre Univers est comme ça, mais es-tu déjà sortit de ton Univers dans cette Zone Interdite ? Tu es sûr que tout les humains le pense ?

- Nan mais attend, ça c’est un peu facile. Tu crois que tu es plus objectif ? Mais c’est pas mon avis, c’est un constat, mon frère, ouvre-les yeux de temps en temps : C’est dans la nature humaine de haïr le Mobien.

Le jeune échidné se retourna.

- ça c’est claire. L’Humain est un loup pour les autres, comme on dit. Ils sont haineux. Viscieux. Et en plus ils nous traite de boule de poils, mais c’est de la jalousie.

Le coyote haussa les épaules à nouveau.

- De la jalousie ?

- Mais bien sûr, avec leur peau tout glabre, dégoûtante, sans aucun poil pour la cacher, on dirait qu’ils ont la gale. Avec leur expression stupide, leur deux gros yeux écarté, la plupart du temps avec des espèces de bouton, tout plissé. Ils donnent la gerbe, tu n’en as jamais regardé de près ?

- Si, justement. Et je l’ai ait pas trouvé spécialement -

- On dirait des Aliens. Je veux dire, ce qui est dehors reflète bien ce qui est dedans. C’est la haine, tu vois ce que je veux dire.

Le coyote soupira en s’enfonçant dans sa chaise, et leva les yeux au ciel. L’échidné rit et tappa son genoux.

- T’inquiète frère, maintenant qu’on te l’a dis tu sais. Juste… Garde ça en tête, ok ? Tu verras tu finiras par arriver au même conclusion que tout le monde.

- Mouais, dit le coyote en baîllant.

- Des fois c’est pas forcément évident de le voir. Par exemple, c’est des humains qui ont fait ce film, la juste cause, à la base.

- Ah bon ? demanda le coyote, surpris.

- Je te jure. À la base c’était un film raciste de propagande qui voulait juste prouver UN truc : que les Mobiens sont violents, assoiffé de sang. Mais on est pas comme ça.

Le jeune échidné repris la télécommande pour rembobiner le film. Pour rire à nouveau devant ce meurtre désiré. Le coyote le regarda en plissant les yeux.

- C’est pour ça que c’est drôle, c’est parce que, nous, on est pas comme ça, conclu-t-il.
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MessageSujet: Re: U.Z.I [Réservé]   U.Z.I [Réservé] EmptyLun 05 Déc 2016, 11:39 pm

Raccrochant son téléphone, l’échidné sensé introduire Armadillio se leva, lui faisant signe de le suivre. Ils traversèrent la pièce en direction des tables. À ce moment, un tumulte derrière eux. Une bagarre éclata entre deux écureuils aux yeux exorbités. Les autres personnes présente les laissèrent faire un peu, avant de se décider à les séparer. L’un d’eux avait la tête en sang mais, saisit par le buffle, continuait de se débattre. L’autre fut plaqué contre le mur et dû lacher son cutter.

- Tu cherches quelque chose en particulier, comme marchandise ? demanda-t-il.

- Ouais.

Plusieurs personnes attablé s’étaient tourné dans sa direction.

- Je cherche quelqu’un vendant des pistolet-mitrailleurs utilisant du 45 auto.

Un loup leva la main et vint vers lui.

- Moi, j’en avais, et y en a peut-être encore quelques-uns, mais dans ma réserve.

Armadillio hocha la tête et le suivit hors de la pièce, tandis que l’échidné reprenait son portable. Le loup ouvrit une porte, donnant sur un couloir sombre, au fond duquel se trouvaient une suite de porte, l’une d’elle étant condamné par un vélo, sans roue, enchaîné.

- Le 45 auto c’est pas le plus fréquent, continua-t-il, mais c’est certainement le moins cher, à cause des munitions… Tu es trafiquant toi aussi ? demanda le loup en ouvrant le cadenas lui permettant d’enlever le dispositif.

- Yeap. Tu as déjà vendu du 45 auto, alors ?

- C’est arrivé, dit le loup en ouvrant la porte pour l’allumer. La dernière fois c’était y a peut-être 2 jours, un pistolet-mitrailleur je crois.

- À qui ?

- ça me regarde, dit le loup en secouant la tête.

Le coyote retint son souffle.

- Tu es le seul à vendre du 45 auto ?

- Ouais.

- Tu en es bien sûr ?

Le loup tourna la tête. À la lumière de l’ampoule, le coyote put mieux distinguer son visage. Celui-ci ressemblait à un clochard, encore bien plus qu’aucun autre. Il avait laissé de la barbe poussé sur son museau strié de ride et de cerne. Il le fixa d’un air suspicieux. Mais quelque chose dans le regard du coyote dû le convaincre à parler.

- Ouais.. Ouais j’en suis sûr. Le dernier je l’ai récupéré chez un mec, un mercenaire qui revenait de Chu-nan.

Le coyote se souvint de cette affaire.

- C’était une Triade.

- …?

Le loup fit un pas pour commencer à sortir de la pièce. Le coyote le devança, le saisit par le col et balaya sa jambe, le mettant à genoux.

- HEY ?!

Armadillio sortit son pistolet pour l’enfoncer dans son cou.

- Ecoute, c’est très important - je te le répéterai pas deux fois. À qui tu as vendu le 45 auto ?

Le loup toussa, mais se repris en serrant à son tour les poignet du coyote.

- Ah ! Je t’ai déjà dit, l’arme vient d’un mec du Ch…

- Je me fous bien de la provenance, je veux savoir où elle est allé, pas d’où elle vient !

Le loup soutint son regard. Dans ce vieux Mobien, il y avait une énergie, des ressources innattendues.

- Je ne dirais rien. Dis-moi pourquoi tu veux le savoir ?

- Je t’ai déjà posé une question. Et je veux une réponse, dit le coyote en enfonçant encore davantage le canon, le doigt sur le cran d’arrêt.

- Tu crois qu’ils n’entendront pas le coup de feu ?

Le coyote avait son regard dans celui du loup. Celui-ci en avait vu d’autre. Il jeta un regard derrière lui. Il n’avait pas tort. Mort il ne saurait lui répondre.

- Je viens pour me charger de celui qui a tué Soykan.

Le loup tenta de lui répondre. Mais il avait la gorge serré, sa voix mourru avant qu’il ne puisse parler. Le coyote déserra son étreinte. Mais le loup n’arrivait plus à parler, et cela n’avait aucun rapport avec le fait qu’il lui tenait le col.

- Qu’est-ce qu’il y a , tu le connaissais ?

- J’ai vu les info… Soykan - Soykan a été tué avec un 9 milimètre selon les experts.

- Faux. La télé s’est trompé.

Le coyote sorti de sa main libre la douille de sa poche, avec un rictus.

- Tu vois ce que je veux dire ? Ogive de 9, douille de 45.

Le vieux loup regarda la douille. Ses mains se serrèrent encore sur les poignet du coyote, ses yeux passant de lui à la douille.

- Tu les reconnais n’est-ce pas ?

Le loup commença à trembler, et ce laissa tomber presque sur le sol, les mains sur la tête. Armadillio se gratta la tête.

- C’est bon, ce n’est pas toi que je veux tuer, mais ton client.

Mais le loup ne répondit pas. Un instant passa. Il finit juste pas se relever, les yeux plissés, regardant autour de lui, comme assomé.

- Je l’ai vendu à l’un des gars d’un type, une sorte de chef. Le chef d’un autre clan, celui… c’est Dabi'un.

Le loup s’appuya contre le mur. Le coyote rangea son pistolet dans sa veste.

- Bien.

- Dabi'un. Difficile de dire lequel parmi les siens l’a fait pour lui. Mais c’est lui le commanditaire, aucun doute là-desus.

- Une idée de pourquoi ?

Le loup secoua la tête.

- Difficile de deviner. Tout ce que je sais, c’est qu’il tue facilement lorsqu’il sent un de ses territoires menacé.

- Ses territoires ? C’est là que je peux le trouver, ce Dabi'un ? Où est-il ?

- Il est dans les environs, pas loin d’ici - je crois qu’il se cache dans un ancien établissement scolaire, dont il se proclame propriétaire, hésita le loup. Quoique tu prévois, fais att...

- Dans ce cas, il ne me reste plus qu’à y aller, dit le coyote en l’interrompant.

- Tu ne veux quand même pas y aller seul ?

- Non. Il faut juste que je trouve une cabine téléphonique.

Il avait l’intention de rappeler à lui Zulaïka par l’intermédiaire de son portable, rester dans la voiture, et de lui demander d’amener avec elle plusieurs hommes, ce qu’il aurait dû faire depuis le début. Si ce Dabi'un agissait par l’intermédiaire de son clan, il était irresponsable, voir suicidaire d’aller se présenter tout seul devant lui.

Il se retourna en direction de la porte. Mais avant qu’il ait le temps de l’atteindre, elle s’ouvrit toute seule, lentement, sur la canon d’un fusil à pompe, braqué sur lui. Bientôt l’échidné à la teinte sombre apparut à l’autre extrémité, une expression sardonique déformant les traits de son visage.
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MessageSujet: Re: U.Z.I [Réservé]   U.Z.I [Réservé] EmptyMer 07 Déc 2016, 12:46 am

- Tu vas me faire le plaisir de garder tes mains bien en vue.

Le coyote n’avait pas eut le temps de prendre son pistolet. L’échidné avança dans la pièce, permettant au buffle de rentrer, de le fouiller et de le désarmer.

- Quand j’ai sû qu’un grand nom comme le tiens se pointait ici, j’ai tout de suite soupçonné un coup foireux, dit l’échidné.

Armadillio leva un sourcil.

- Ne fais pas comme si rien ne s’était passé : Je vous ai suivi, j’ai tout entendu. Je sais qu’il a parlé sous la menace.

- Tiens, dit le buffle au vieux loup. Une arme de plus dans tes stocks.

Le loup le regarda, cligna des yeux et pris le pistolet avant de l’inspecter à la lumière des néon, en retira le chargeur, y jeta un oeil, avant de le remettre dedans, avant de fourrer le pistolet dans son propre gilet.

- Tu voulais rencontrer Dabi'un, c’est bien ça ? Et bien, on va y aller, qu’est-ce que tu en penses ?

Le coyote n’eut pas le temps de répondre que le buffle le tira par le bras pour le faire avancer en direction du couloir. Ne passant pas par la salle principale, l’échidné et le buffle poussèrent le coyote à monter un autre escalier, jouxtant la voie principale. À la sortie de celui-ci se trouvait un autre étage du parking, dans le fond duquel était appuyé une dizaine de bouteille de gaz, des parcmètres en pièce et des bidons, contenant peut-être du carburants. Non loin se trouvait une voiture de course portant des traces de balles, ainsi qu’une moto, équipée d’un side-remorque. Un bruit de porte fit se retourner l’échidné. Le loup accourait à leur suite. Le buffle grogna une interrogation, sortit tout droit de ses larges naseaux.

- Hm ?

- Je viens aussi, dit le loup en sortant de sa poche le pistolet du coyote.

- Ah, fit l’échidné. Bon, et bien faites ce que vous avez à faire.

Il ouvrit le coffre de la voiture dans lequel l’homme de main fourra le coyote après l’avoir soulevé de terre. L’habitacle sentait la cigarette, et son revêtement en tissu était collant. Mieux valait ne pas savoir à cause de quoi. Armadillio jeta un regard au buffle, qui hésita un peu à fermer le coffre. Le vieux loup étant derrière lui. C’est surtout son regard, difficile à déchiffrer, qui interpela le coyote.

- C’est pas contre toi, Kwarno Soletine. J’ai du respect pour toi, mais… C’est juste que, je n’ai qu’un seul Chef. Vous savez ce que c’est, vous, les coyotes ?

- Ouais, répondit le coyote, avant que de sentir un objet métallique le frapper en plein visage. Le coffre avait été refermé, le plongeant dans une obscurité totale, un espace plutôt restreint.

Le coyote se frictionna le visage, douloureusement. Quel coup ! Il tâtonna, et vit que la paroi du coffre était trop loin pour l’avoir frappé. Quelle en était alors l’origine ?

- Tu prend la moto ? Comme tu veux, fit la voix de l’échidné à l’avant.

Un bruit lui indiqua que le moteur avait démarré. Bientôt le coffre commença à dodeliner : La voiture sortait lentement du parking. Le coyote fit le point sur la situation. Ce n’était pas la première fois qu’on l’enfermait dans le coffre d’une voiture. Or, les hommes ici présent l’amenait voir Dabi’un, droit dans la gueule de celui qui devait être sa cible. Il se maudit d’avoir été si bruyant : Il avait voulu aller vite en besogne pour plier cette histoire au plus vite. Au final il s’était empêtré dans une affaire dangereuse qui s’était refermé sur lui. Il pourrait toujours essayer de convaincre le chef de clan.


Il fouilla dans ses poches. Pas de portable. À peine de quoi payer un taxi. Il commença à ressentir l’inquiétante proximité de la Mort. Qu’y aurait-il eut d’autre, au bout de ce voyage maudit ? Armadillio soupira. Qu’est-ce qu’il laissait derrière lui, au final ? Des rues sales, pauvres, qu’il quitterai ruiné, loin de ses projets d’avenir, insensé. Il fallait qu’il le reconnaisse. Mais l’approche du vide faisait battre son coeur, paralysait ses pensées. Il s’essuya le front. Au moins devait-il passer cette dernière épreuve avec une sorte de panache, qu’il ne salisse pas le nom qu’il allait laisser derrière lui, au demeurant un pseudonyme aussi faux qu’un billet de Rings orné de la tête d’Eggman. La vente aux enchères : Que cela semblait loin désormais ! Avaient-elles vraiment eut lieu ? Était-ce possible qu’il ait jamais été sur un aussi magnifique porte-avion, environné de toute cette fortune ? Dans l’obscurité du coffre, qui ressemblait à celle d’un cercueil, son regard s’assombrit encore davantage : Toute cette richesse avait été mis à disposition pour lui être mieux retiré, pour mieux le précipiter vers les abîmes, lorsque Charybde avait retourné l’embarcation. Rien ne ressemblait plus à un résumé de sa vie. Au moins une chose, une seule, n’était pas emballé du voile de l’incertitude. Sa fin était certaine. Evidente, elle n’avait jamais paru banale à ses yeux, qu’il la donne ou qu’il finisse par la prendre. Il s’essuya encore le front, avant de se sentir partir - très précisemment en direction du mur.

La voiture entama un virage. Le coyote se sentit glisser contre la paroi du coffre, et tendit ses mains pour ne pas la prendre sur la tête. C’est alors qu’il sentit très clairement un objet lourd glisser en même temps que lui pour percuter la paroi. Se tenant d’une main contre le fond du coffre, il tatonna en se basant sur les bruits pour tenter de situer l’objet.  Il pouvait entendre la radio, dont le sons avait été réglé sur le maximum, uniquement au cas où il se mettrait à hurler - Il pouvait aisément le deviner, ayant usé des mêmes pratiques.

- Des embouteillages sont à prévoir sur les lignes attenante à la gare de Westopolis en direction de City Escape depuis Porte-du-Roi…

Le trajet continua pendant encore un moment, qui sembla être une éternité pour le coyote, qui posait la main au hasard pour tenter de situer l’objet. Il ne l’entendait plus frapper contre la paroi lorsque les virages du périphériques était violemment engagé, la voiture fonçant à tombeau ouvert. Il était probablement coincé dans un coin entre la porte du coffre et le bas du parquet de l’habitacle. Il pensa une poignée de seconde à abandonner. Puis avec beaucoup de difficulté, replia ses genoux sur lui-même, poussa de toute ses forces jusqu’à se retrouver allongé, la tête dans l’autre sens. Il passa la main contre la paroi. Enfin, il le sentit. Il le pris en main avec précaution. La surprise du contact manqua de le faire bondir.


- Non ? Mais… C’est… Non, c’est impossible !

Il devait délirer. Il tourna l’objet entre ses mains, pour le prendre dans le bon sens.
La voiture s’était arrêté.

- Ok, ils sont pas encore là, mais c’est pas grave, on a qu’à les attendre, dit la voix de l’échidné.

La porte claqua. Il entendit les bruits de pas des deux acolytes s’approcher.

- Fin du voyage, le coyote, dit-il alors que le coffre commençait à s’ouvrir.

- Fin du voyage pour vous, répondit Armadillio.

Tournant le pistolet dans sa main et en saisissant la poignée, il le braqua en une fraction de seconde. Deux coups partirent, l’un traversant le front de l’échidné dont le crâne explosa, l’autre le torse du Buffle qui tomba à terre sous la pression. Avant que celui-ci ne se ressaisisse de sa surprise, pivotant sur lui-même pour ramasser le fusil à pompe de son acolyte mort, le coyote abattit son pistolet pour l’achever d’une balle dans la nuque.
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MessageSujet: Re: U.Z.I [Réservé]   U.Z.I [Réservé] EmptyDim 11 Déc 2016, 3:53 am

Le coyote se releva en vitesse, se remettant sur ses pieds endoloris, regardant aux alentour, l’arme braqué. Cela ressemblait à une place de stationnement, éclairé par de nombreux lampadaires. A une centaine de mètre, se trouvait un bâtiment éteint, de plusieurs étage : Une école, peut-être un lycée. Il n’arrivait pas à croire en sa chance. Son pistolet s’était retrouvé avec lui dans le coffre. Pensant dans un premier temps à l’action du paranormal, il se repris bien vite. Quelqu’un lui avait jeté le pistolet au visage avant que le coffre ne se ferme. Mais parmi les personnes présentes avec lui dans le parking, il n’arrivait pas à deviner qui aurait pu faire ça et pourquoi. Ni le buffle ni l’échidné ne se serait trouvé face à lui si l’un d’eux avait décidé de retourner sa veste. Il courrait à présent, les idées se bousculant dans sa tête. Un Mobien oiseau sortit par la porte illuminé du bâtiment, un pistolet-mitrailleur en main. Le coyote s’arrêta pour le viser correctement et l’abattre, avant qu’il ne puisse être vu. Il continua, se stoppa pour ramasser l’arme des mains encore chaude de son propriétaire, et passa la porte du collège. Il se plaqua contre le mur, tentant de regarder dans tout les sens à la fois.

La peur qu’il avait ressenti avait déversé en son être toute l’adrénaline que son corps pouvait produire, et peut-être même davantage. À peine était-il essoufflé, à peine avait-il besoin de respirer. Il se concentra sur ce qu’il voyait. Un mur de brique formait la façade du couloir, contre laquelle étaient adossées des séries de hauts casiers en piteux état, non loin de lui, la portière ouverte d’un placard à balai dont une pelle, appuyé négligemment contre le rebord. Le coyote se concentra. Qu’avait dit le loup ? Dabi’un avait proclamé être le nouveau propriétaire de ce bâtiment. Il devait forcément avoir élu domicile quelque part ici, probablement dans un bureau. Les couloirs semblaient bien vides pour un QG. Un étrange bruit, comme les lointaine pales d’un ventilateur, résonnait dans la pièce.

- HEY ! BOUGE PAS !

Le coyote tourna la tête. Un léopard était apparu à l’autre bout du couloir, armé d’un fusil d’assaut. Il eut raison de se plaquer contre les casiers à porter, évitant de peu une rafale. Continuant de tirer contre la portière, le léopard continua de courir, en accélérant, réduisant petit à petit l’angle d’incidence entre lui et sa cible. Armadillio se saisit de la pelle à portée et l’envoya en pleine figure du félin, qui tomba au sol avec un bruit sourd. Ivre de rage, le coyote souleva la pelle et l’abattit avec force sur le crâne du léopard qui s’ouvrit sous le choc. Rouant de coup la carcasse, il finit par se calmer, expira et décida de tirer l’un des casiers, qui n’était pas fixé au mur, pour le mettre en travers de la porte d’entrée. Il avait déjà assez à faire avec ceux qui étaient dedans pour ne pas avoir à se préoccuper de ceux au-dehors.

Il balaya du regard la pièce, jusqu’à trouver l’entrée d’un escalier. Il commença à en monter les marches quatre à quatre jusqu’au premier étage, jeta un regard dans les deux couloirs attenant. Rien ici. Après être revenu dans la cage d’escalier, il se dépêcha d’atteindre le deuxième étage, lorsqu’une silhouette lui bondit dessus.

- FILS DE… !

Se protégeant la tête, il tomba à la renverse en roulant sur une volée de marche, frappant à l’aveuglette. La chauve-souris qui l’avait saisit durant la chute battait des ailes, tentant de prendre son envol. Deux mains accéré le soulevait par le col. Mais avant de se laisser pendre comme une dinde d’abattoir, le coyote saisit la tête du Mobien pour l’aveugler. La chauve-souris obliqua en plein vol et alla foncer contre un mur. Le coyote tomba lui contre l’un des casiers, perdant son pistolet-mitrailleur, qui alla glisser sous une armoire, et entrant au contact avec le sol, curieusement humide. Prenant appui dessus, il se redressa avec difficulté, sentant du sang couler au niveau de son visage. La chauve-souris se releva, pris appui du haut de son promotoire, un couteau tiré. À la façon d’un avion de chasse, elle fondit droit sur sa cible, avant de remonter en cloche, évitée de peu par le coyote, qui sentit la lame traverser sa veste de par en par, manquant, de très peu, d’être blessé à nouveau.

- Humpf.

Au moment où la chauve-souris lui fonçait à nouveau dessus, le coyote se baissa, anticipant le coup, pour se cramponner à sa ceinture. La tête à l’envers, la main sur le couteau, il l’arracha à son propriétaire pour le saisir, le plantant dans son torse. Il hurla en repoussant violemment le coyote. En tombant, celui-ci n’avait pas lâché la lame, à présent recouverte de sang. La chauve-souris s’effondra une dizaine de mètre plus loin, raclant le sol et laissant échapper de la plaie béante, déchirant de haut en bas sa cage thoracique, une longue traînée de sang. Armadillio se releva, assomé par la chute. Il tituba jusqu’à une autre série d’escalier qu’il monta avec difficulté.

Épuisé, sentant du sang s’écouler de son arcade sourcilière, le dos douloureux, il finit par arriver enfin à l’étage. Celui-ci était, par chance, vide. D’un pas hésitant, le couteau toujours en main et le pistolet dans l’autre, il avança dans le couloir. Où donc pouvait se cacher Dabi’un ? Il évolua lentement le long des casiers, regardant les étiquettes placé à côté de leur entrées respectives. Salle 209, 210… L’une d’elle n’avait pas de porte, ni étiquette. Il jeta un oeil dedans. Mais rien ne se cachait dans son obscurité, hormi quelques guichet de classe, renversé sur le côté. Les vitre de la salle, portant de longue rayures, parfois des trous, laissaient filtrer la lumière blanche, artificielle de la rue, mettant en évidence un tableau noir dont l’ardoise avait été défoncé. Il revint sur ses pas et continua en direction du centre du couloir. Il leva la tête pour lire le panneau se trouvant au-dessus de cette porte-ci.

- “On reconnaît l’arbre à ses fruits”... ça doit être là.

Sur le mur attenant à la porte se trouvait trois petites ampoules led, la première, verte et portant la mention “Libre”, la deuxième, jaune et portant la mention “Absent”, et enfin la troisième, brillant encore, rouge, indiquant que le responsable était “Occupé”. Le coyote tourna la poignet. Mais bien évidemment, la porte ne s’ouvrit pas. Il poussa encore un peu, et finalement décida de tirer sur le verrou. Mais même une fois le mécanisme sortit, impossible d’ouvrir. Il pris alors de l’élan pour courir en direction de la porte, mais sa poussée ne changea rien. Il donna un coup de pied dedans : La porte ne réagissait pas autrement que si un mur de brique se trouvait derrière.

Réfléchissant l’espace d’une seconde, il se dirigea vers la salle de classe attenante. Le mur placé entre les deux pièces était lui aussi solidement ancré. Il fit alors coulisser la vitre pour jeter un oeil de l’autre côté de la fenêtre. Par chance le bureau d’à côté bénéficier aussi d’une fenêtre. Un rebord en béton se trouvant juste en-dessous, collé à la façade, lui permettait d’accéder à l’autre fenêtre, avec un peu de dextérité.
Il passa par-dessus le bord de la fenêtre, et s’agrippa à la goutière. Se tenant, il balança son pied contre la vitre du bureau, parvenant à la faire voler en éclat. S'agrippant à cette nouvelle prise, il jeta un oeil dans la pièce. Première surprise : Personne ne s’y trouvait. Il ouvrit la fenêtre en passant le bras par le trou, et enjamba le rebord pour poser le pied sur le sol du bureau, soulevant des monceaux de poussière, mais dans sa course, il se sentit traverser une toile d’araignée dense, antique. Il se dépêcha de chercher l’interrupteur, qui lui permit d’allumer les néons au plafond.
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MessageSujet: Re: U.Z.I [Réservé]   U.Z.I [Réservé] EmptyLun 12 Déc 2016, 1:42 am

S’essuyant le visage, il pu d’abord constater une chose. La salle n’avait pas été ouverte depuis des mois. La teinte jaunie des murs semblait elle-même vouloir dire que des années s’étaient déroulé avant que quiconque ne pose les pieds ici. Et pour cause : La porte avait été doublement scellé de l’intérieur, par plusieurs plaques de contreplaqué recouvert d’un matelas fin. Le coyote se dirigea vers celui-ci, soulevant un nuage de poussière à chaque pas. Cela n’avait pu être fixé que de l’intérieur. Armadillio tourna la tête. De grosses traînée noirâtre sur le murs indiquait l’état de délabrement des lieux. Si l’ancien occupant des lieux avait scellé la porte, comment avait-il pu sortir ? Par la fenêtre ? Elle était fermé à son arrivée. Comment avait-il réussit ce tour de passe-passe ?
Il se dirigea le bureau disposé à gauche de la porte, et manqua de trébucher sur une plaque métallique. Placé à la manière d’une herse de forme carré à même le sol. Le coyote posa le pied dans le périmètre délimité, espérant activer un quelconque mécanisme, peut-être un passage secret. Mais sa manoeuvre ne fit que soulever davantage de poussière ; Il renonça en toussant. Qu’importe. Il n’était pas en état de raisonner longuement. Le pistolet encore sortit pour parer à toute éventualité, il se dirigea vers l’étalage contenant des documents pour en sortir le contenu. Des classeurs et des piles de dossiers. Il semblait surprenant que Dabi’un conserve autant de paperasse : Mais au vu de l’état de la pièce, le coyote aurait été encore plus surpris d’apprendre qu’il s’agissait là de la vraie planque du chef de clan.

Le coyote inspecta les feuilles, rapidement. Des papiers administratif. Des listes d’absences, des lettres de privés, ce qui ressemblait à une mise en demeure, des articles de journaux enfin. Il pris à peine le temps de les lire : De simples faits divers sans rapport avec l’affaire qui le préoccupait maintenant. Il étala les feuilles sur le bureaux. Rien de bien particulier, aucun lien avec un quelconque clan. Depuis le temps où la salle avait été abandonné, rien n’avait bougé. Le coyote regarda la poussière se déposer sur sa veste. Cette crasse semblait tout vouloir salir. Il tente d’essuyer celle qu’il avait sur son visage, et ne parvint qu’à en étaler davantage. Fait curieux : Au milieu de tout ce bazard administratif se trouvait une télévision. Il en avait trouvé la télécommande sur l’étalage à paperasse. Peut-être que le directeur recevait l’antenne ? Un moyen pour lui de voir si l’émeute évoluait au-dehors, qui pour l’instant ne renvoyait que des cris lointain. Un sursaut d’actualité dans cette galerie antique. Une tentative de se soustraire l’espace d’un instant à cette nuit terrible pour contempler une série d’image fixe.

Il l’enclencha sans trop y croire. La télévision lui renvoya l’image d’un bruit noir et blanc grésillant.

- Pas de chaîne. Quelle surprise !

Cependant, il ne reposa pas la télécommande. Il lui semblait avoir vu, pendant une fraction de seconde, une image s’afficher. Il attendit, déplaça la télévision, mais rien n’y faisait. Il avait probablement halluciné. Il tapota sur le boîtier de la télécommande.
C’est là qu’en  pressant sur un bouton, il réalisa son erreur. Des images semblait se rembobiner comme la suite d’un ruban. Il ne s’agissait pas du manque de signal télévisiuel, mais, de la fin de la bande d’une cassette. Il ne l’avait pas remarqué, mais un lecteur de se trouvait en-dessous de l’écran, remplit : C’était le même modèle que celui trouvé dans le parking plutôt.
Croyant trouver là une piste, Armadillio remonta l’intégralité de la vidéo et s’accroupi pour appuyer ses coudes sur le bureau. L’image devint de plus en plus nette, se soustrayant à son reflet sur le verre de l’écran.

Un homme apparu à sa surface. Comme si l’âge l’avait enlevé et marqué bien avant l’heure. Le coyote plissa des yeux et reconnu, derrière le haut de son visage, l’étalage, mieux éclairé, dans un bien meilleur état, mais semblable à celui qu’Armadillio avait lui-même dans le dos. Au moment où il s’était filmé, l’homme avait la même position que lui à cet instant. Surprenant effet de miroir qui lui fit secouer la tête. Les mains de l’homme couvrirent l’objectif un instant, avant de le dévoiler à nouveau. Il cherchait à placer la caméra dans une position plus correcte, lui permettant de cadrer mieux son visage. Un homme, à priori, entre deux âges. Mais les cernes, creusant sous ses yeux des sillons de peau sombre, le blanc de ses cheveux, l’air désuet de ses habits semblait l’avoir fait vieillir prématurement. Après avoir triturer la caméra, il sembla regarder longtemps celle-ci, d’un air vide. Hésitant visiblement à prendre la parole. Le coyote attendait.
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MessageSujet: Re: U.Z.I [Réservé]   U.Z.I [Réservé] EmptyLun 12 Déc 2016, 10:45 pm

Le silence se prolongea, dissipant une sens de malaise. Non décidemment, il était véritablement à bout. Le regard de l’homme semblait parcourir des environs invisibles. Revenant subitement à lui, sa voix enroué trancha d’un coup sec la pièce, se répercutant en écho contre les murs. Le coyote chercha comment baisser le sons - Tout en osant pas quitter des yeux l’homme vieilli. Le ton monocorde de son discours avait quelque chose d’hypnotisant.

- J’aurais tenté.


L’homme cligna des yeux, plaqua ses cheveux sur son visage avec nervosité.

- J’aurais tout tenté.

Un soupir le souleva.

- De long en large, à travers toute la ville, à travers tout Westopolis, je veux qu’on sache que j’ai tout essayé. Mais la situation est devenu de plus en plus invivable. Ce n’est pas une crise temporaire qui me soulève le coeur : Mais bien l’aboutissement de quelque chose de lent, comme la fonte d’un glaçon.

L’évocation semblait le révulser. Il ferma les yeux, avala sa salive.

- Il faut que j’explique, que je m’explique. Que je reprenne tout depuis le début. Je vais dire ici ce que j’ai toujours pensé, ce que les médias n’ont jamais pris en compte, parce qu’enfermés dans leur grilles de… dans leur grille de lecture stupide.

Le coyote constata le changement de ton.

- Leur bien-être, tant que ces nantis observent de loin, sans jamais la toucher, ce qu’ils appellent la “Zone Interdite”. Interdite pour eux, peut-être, pour leur Univers. Je vais vous dire.

Il respira. Se calma.

- Cela fait vingt années que je dirige cet établissement. Au départ, l’état avait décidé d’ouvrir cette école pour permettre aux quartiers les plus défavorisés d’accéder à ce statut social, cette culture qui leur fait défaut. Et dieu sait que, pas une minute, je n’ai abandonné ma tâche. Encore aujourd’hui je la juge essentielle. Elle m’a été rendu impossible, et vous pensez deviner par qui. Mais je vous vois déjà venir.

Ce qui apparaissait maintenant comme étant le directeur du lycée, lorsque celui-ci était encore en fonction, fronça des sourcils. On l’aurait dit prêt à frapper la caméra.

- Vous vous attendez à ce que j’étale de la Haine ? Que parce qu’ils m’ont poussé à bout, je décide de perdre mes principes ? Qu’à mes yeux les Mobiens, puisque c’est bien d’eux que je parle, apparaissent comme des animaux ? Des sous-hommes peut-être ? Enlever de vos esprits ses niaiseries. Vous êtes… Tellement prompt à les prendre tel quel sans vous poser de question. Plus d’une fois j’ai vu vos présentateur, bien coiffé, bien maquillé, bouger les lèvres, leur langue, pour diviser le peuple !

Le coyote cligna des yeux, voyant une lumière à nouveau briller dans les pupilles de cet homme au bord du gouffre.

- Car oui, le peuple existe toujours. Il n’a jamais autant exister qu’à présent, Humains, Mobiens, nous allons tout droit dans l’impasse. C’est peut-être la seule chose que nous partageons encore tout à fait. À mes yeux c’est une évidence, pas une banalité. Rien n’y changera, que l’on s’enterre dans un bureau, devant l’écran d’un ordinateur, d’une télévision d’une machine à sous. Que l’on se fourre le doigt dans l’oeil jusqu’à la trachée, en pensant s’amuser, jusqu’à ce que, devant nous…

L’homme s’arrêta, sa voix mourrant dans sa gorge. Il baissa les yeux.

- Devant nous, rien que le déluge.

Ses yeux étaient à présent rouge, irrités. Il gardait malgré tout contenance, acharné à finir son discours. Le coyote ne voyait pas où il voulait en venir.

- Je vous ai promis de tout déballer. J’ai… écrit, ici… Un espèce d’historique. Trente ans d’expérience, et vous n’espérez même pas… Hum…

Armadillio tendit l’oreille. Non loin, on entendait des cris. Des sirènes de voitures. Mais cela provenait-il de la télévision ou de la fenêtre. Il se leva pour jeter un oeil discret par la fenêtre. Avec effarement, le coyote constata que le bruit avait bien deux sources. Il retourna à sa place pour écouter ce que le directeur avait à dire, perdant de vue la raison pour laquelle il était venu ici.

- Lorsque l’état à ouvert ce bâtiment, disais-je, ce qu’on pouvait y trouver n’était que le reflet de la population d’une école mixte. Le niveau était exigeant. Les moyennes, plutôt bonnes, souvent au-dessus des standards scolaires nationaux. Un nombre de classe donnée, de tant d’élèves, ayant droit à une éducation des mieux ficelés. Pendant les cinq premières années en tout cas, je n’ai rien eut à redire. Tout les élèves, quelque soit leur race, suivaient les même règles, malgré quelques petits débordement, classique chez tout enfant dans le cadre qui est le nôtre.
Mais voilà maintenant dix ans, les choses ont petit à petit commencer à se déteriorer. En effet, un audit de l’état à décider que cette école avait également pour vocation d’accueillir des classes de lycée. Et ce malgré le manque de place : La population de Westopolis augmentant chaque jour de plus en plus, des suites de l’immigration. Cela encore pouvait être gérable. On a agrandi les bâtiment, occupé la salle des maîtres pour la déplacer. Mais il fut bien un moment où la quantité posait inévitablement problèmes.


Le directeur garda un instant de silence. Souvenirs lointains.

- L’état. Celui-ci avait des exigences : Un ensemble de type, costard-cravate, malette, venant dans mon bureau pour me donner leur prérogative. Ils auraient pu m’envoyer un courrier, mais non. Il était trop important pour eux de venir mettre leur pression, en personne. Bavard en revendication, il était sourd en demande. Il ne voyait pas que les professeurs étaient sujet à une pression peu croyable. Imaginer devoir gérer, parfois plusieurs classes de niveau différent, parfois en sujet différent, en étant contraint à des heures supplémentaires jusque dans la soirée, intenable pour eux et pour le budget. Les caisses étant vide, j’ai bombardé de lettre l’état, allant jusqu’à venir en personne. Aucune réponse. Un mur, tout simplement, qui entrecoupait ses silences de menace de limeogeage si l’établissement et moi-même ne faisions pas un “effort”.

À l’écran, l’homme semblait encore perdu dans les galleries de sa triste mémoire.

- En ce sens, il ne faut pas s’étonner que plusieurs professeurs n’ait pas tenu le coup. Dépassé, tenu uniquement par leur vocation et l’espoir de jour meilleur, il résistait. J’ai tenté de faire appel à des donateur privés pour au moins payer leur salaire, comme c’est aujourd’hui la norme dans les établissement de Central City. L’état a eut vent, je ne sais trop comment, de mon idée alors même qu’elle était sur le point d’aboutir. Audit. Tribunaux. On m’a accusé de vouloir faire de l’école (maintenant lycée) de Westopolis une entreprise privé, bénéficiaire. De misérables, acculé, je devenais marchand du temple de l’éducation. Quelle hypocrisie.

Le directeur s’essuya le front, de rage.

- C’est à s’en arracher les cheveux. D’autant que l’état, si prompt à condamner les dons privés, ne se privait pas de faire le jeu des entreprises. Suite à une demande des associations patronals, datant d’il y a un peu plus de cinq ans, il a d’ailleur décidé que, finalement, trop d’étude n’allait pas aider à relever la courbe du chômage. À votre avis, qu’elle est la meilleure solution ? Les entreprises ne souhaitant pas payer quoique ce soit ressemblant à une formation, c’est donc sur nous - Je vous assure - sur le lycée qu’est retomber la chose. On nous a bientôt envoyer d’autre jeunes avec comme mot d’ordre de leur constituer des places d’apprentissage, dans le domaine de l’électronique, de l’informatique et des nouvelles technologie. Ironie de l’histoire, la seule chose offerte par l’état, qui a finalement dû être remboursé, étaient deux télévisions d’un autre âge, comme celle-ci - je précise que l’une d’elle a disparu très vite. Et du matériel audiovisuel, à savoir cette caméra. À quoi diable pensaient-ils ?

Le coyote regarda aux alentours. La caméra n’était plus sur le bureau.

- Pas étonnant après cela que plusieurs cours se mettent à sauter, que les élèves soit souvent abandonné à leur sort. En cherchant du matériel informatique nous avons finis par monter une salle de PC attenante à l’un des couloirs. Mais les ordinateurs fonctionnaient mal. Mais je crois que c’était bien le cadet de nos soucis. Vous savez, les enfants, les jeunes en général, ne sont jamais innocent que par leur faiblesse anatomique. Donnez leur plus faible qu’eux, et ils l’écraseront sans pitié, surtout s’ils se sentent avoir des raisons de le faire. Et ils l’ont bien compris avec leur professeur. Si les très jeunes ne posaient pas de problème, ceux-ci partirent bientôt de l’établissement pour laisser la place à des adolescents. Un âge compliqué s’il en est, où tout peut basculer, je ne vous apprend rien.

Le directeur gardait les yeux baissé sur ses mains jointes.

- Je vous demande maintenant un exercice de réflexion. Essayez d’aligner les restrictions de moyens, les restrictions de budget, le manque de personnel qualifié, le surnombre des élèves avec un autre élément. Westopolis.


Il leva les yeux au ciel.

- Westopolis… Est une ville à part. Très clairement elle a pris avec les années les allures d’un ghetto, ville-tampon entre Central City et la banque de donnée des Nations Unis. Enormément de ceux qui y vivent, en majorité des Mobiens, n’ont pas réellement de débouchés professionnel, et ce à cause du manque de travail d’une part, mais aussi à cause du manque de formation. Cette formation, je le rappelle, n’étant donné qu’au compte-goutte par des institutions comme la nôtre. Les situations familliales personnelles, et j’en ai vu des milles et des cents, nécessite parfois des professeurs qu’ils agissent comme des travailleurs sociaux avant d’être des enseignant : Pour un élève qui dort dehors un jour sur deux, s’amener en classe avec un sac et des livres, qu’il doit acheter lui-même, ne fait strictement aucun sens. Bref, combinez ces deux éléments, et vous comprendrez les causes de l’explosions.


Le directeur regarda à nouveau l’objectif de la caméra. Ils semblaient en venir à la fin de son discours.

- Oui, il n’est pas prévu que ces élèves tombent dans le filet de l’assisstanat. Mais en vérité, l’état qui les fustigent est le seul a les avoir jeter dedans, par son manque d’assisstance précisemment. Cassez une jambe à un homme, mettez lui un plâtre : Dans 6 mois il a des chances de remarcher presque normalement.  Cassez une jambe à un homme, et laissait-le pourrir là, difforme : Il devra utiliser des béquilles jusqu’à sa mort. L’école, le lycée, est le centre de la société. C’est ici que l’on apprend son avenir, à construire sa liberté. On y apprend aussi des valeurs, et cela est encore plus vrai si les familles laissent leur enfants orphelin d’une éducation approprié. Sans quoi… Ce qui doit arriver arrivera.

Le coyote entendit au loin des cris diffus et des bris de bouteille, des poubelles qu’on renverse.

- Traiter les gens comme des moutons, ils se comporteront comme des troupeaux. Plus de cours, plus de professeurs compétent devant les yeux, plus de cours de récréation vu que nous avons dû mettre en place des bâtiment pré-monté - aujourd’hui en pièce - Traînant souvent dans les couloirs, ils ont petits à petits perdu toute forme d’intérêt pour l’éducation. Même s’ils ne sont pas à blâmer, au vue de la situation, je dois dire qu’ils ont laissé parler là leur plus mauvais instinct. Agressions en groupe, bagarres, dégradation du bâtiment… J’ai même poursuivit un élève pendant près de trois ans pour une affaire de viol après menace sur une autre élève.

Le directeur joint ses mains à nouveau.

- Le plus surprenant était à quel point la loi de plus fort a réussit à se faire aussi vite une place. La solidarité des autres élèves n’est pas allé vers la victime, mais vers l’agresseur, ce qui m’a toujours laissé pantois. Non décidemment, la solidarité ne pousse pas ici comme une fleur en plein désert.

Le coyote entendit une bouteille exploser contre le mur de l’école. Il se pencha pour observer.

- Pendant les cours, les professeurs se faisaient houspillé, chahuté. Étant majoritairement des humains, dans des classes de Mobiens, c’est sur le terrain de l’identité que les choses ont commencé à s’envenimer. Est né l’idée fixe que ces professeurs était à défier, que leur cours était une propagande. Je ne savais pas qui leur avait mis ça dans la tête. Internet ? Le phénomène a pris beaucoup d’importance depuis le début de mon engagement, mais je doute qu’internet à lui seul change grand-chose à un contexte aussi catastrophique. Je ne saurais dire si cette idée avait été provoqué par la culpabilité des professeurs vis-à-vis de l’histoire, humaine, coloniale de Mobius : Les cours d’histoire ont fini par être totalement suspendu suite à des affrontements de plus en plus brutaux entre enseignants et élèves. Navrant que ces éléments discordant de notre histoire commune ait été instrumentalisé pour être ensuite projeté sur des individus innocents dans tout les cas. L’effondrement des valeurs a permis à d’autres idées de s’installer dans les esprits. Et c’est là que la saleté de Westopolis s’est infiltré par toutes les failles que notre système à l’agonie laissait.

On en venait à la pointe du sujet.

- Oui, des pions ont été engagé afin d’assurer la surveillance de classes toujours plus nombreuses. De moins en moins qualifié, au casier judiciaire de moins en moins vierge - après tout, il ne s’agissait que de citoyen de Westopolis, personne ne voulant travailler là. Et c’est avec ceux-ci qu’ont commencé à s’installer des petits trafics. De nombreux, très nombreux cas, des découvertes de petits sachets divers et varié. De nombreux jeunes cherchaient donc à se placer directement dans l’économie sous-terraine : Le lycée était donc devenu une sorte de nouveau terrain d’apprentissage, celui de l’illégalité. La situation étant devenu intolérable, les trafics de plus en plus gros, des balles ont été trouvé dans un casier. J’ai eut peur à juste titre : J’ai fait appel à la police. Je continue de m’interroger : je ne suis pas sûr d’avoir pris la bonne décision, ou si j’ai juste accélérer les choses. La police est venu, certes. Mais au lieu d’ouvrir des enquêtes, se sont des policiers armés qui sont venu, faire irruption dans les classes, évacuer les lieux, proccéder à des dizaines d’arrestations musclés, sans aucune de séparer bon grain et ivraie. Des méthode discutables, pour le moins, qui auront des conséquences très graves.

Le directeur lâcha le papier qu’il tenait en main.

- Car c’est dès cet instant, précisemment, que le lycée a cessé tout à fait d’être un lycée, qu’on a enlevé à cette institution les poussières les plus minime de sa légitimité. Un jeune - un échidné si je ne m’abuse - connu pour être un bon élément, s’est fait cassé le bras lors de l’investigation, à coup de matraque. Désormais le “Nous” et le “Eux” était gravé dans les esprit. Les choses ont en apparence repris leur cours. Mais une semaine plus tard, un matin…

Il soupira.

- En pleine période de cours, une classe s’est soulevé contre son professeur, le rouant de coup pour finir par le sortir et l’enfermer dans un casier. D’autres classes, qui s’étaient organisé en un véritable guérilla, ont fait de même. D’autres éléments sont venus de l’extérieur pour retourner le lycée. Je me suis barricadé ici avec mon personnel, pendant que ces nouveaux barbares se déchaînaient contre ce qu’ils pensaient être leur oppresseur, dans ce qu’ils pensaient être une rage juste. Après cela, les troupes ont quitté l’école, la laissant dans un état déplorable. J’ai bien tenter de faire appel à la police, mais celle-ci n’à pas fait mine de rechercher les émeutiers. J’en ai appelé à l’état, leur expliquant la situation. Ceux-ci n’ont trouvé comme seul excuse que j’étais le responsable des cours - c’était donc ma responsabilité seul, c’était moi qui avait tout gâter, de A à Z. J’en suis resté bouche bée. Suite à cela l’état a déclaré au médias que l’établissement fermait ses portes, administrativement parlant, pour cause de problème de délinquance aggravée et d’un “problème de personnel”.

Le coyote se gratta le menton. Il ne s’était pas plus interrogé sur l’existence d’un lycée comme celui-ci, vide et investi par un clan. Mais maintenant tout apparaissait clairement. Le directeur semblait encore outré par la nouvelle.

- Les professeurs ont ainsi perdu leur travail. Après plusieurs années où nous nous sommes investit, à plus de cent pour cent, et moi le premier, pour essayer de régler la quantité de problème soumis, sortir l’eau d’une galère en train de couler avec une cuillère, après que j’ai vu aussi peu ma famille, à peine mon fils grandir, avoir vu ma femme commencer une procédure de divorce. Au lieu d’épingler une médaille de mérite, ils ont jeté l'opprobre sur moi, sur mon équipe, en salissant ma réputation et la leur. J’ai même eut droit à une caricature dans le seul article parlant de moi, qui se contente de rappeler l’Audit et les émeutes, jamais la responsabilité de l’état. Inutile de dire que j’ai tenté de les contacter, et que mon numéro était directement renvoyé dans le bureau d’un journaliste de la rubrique fait divers. Lui et son collègue d’un autre journal ont tenté de me faire participer à un article sur le racisme à Westopolis, ce qui, vous l’aurez constater, a peu de lien avec le coeur du problème : Mais lorsque je leur ai expliqué la vérité, ils ont pris pour mensonge ce qu’ils ne pouvaient pas accepter de ma part. Bel outil de formation de l’opinion que les journaux.

Le directeur fouilla un peu et sortit un bout de papier journal. On pouvait y lire “Je me suis juste réveillé lorsqu’ils ont tout cassé monsieur l’agent : Comprenez ma peine, je suis fonctionnaire”. Il le regarda, et toussota un rire nerveux qui ne devait rien au talent des dessinateurs, à simplifier une situation, en prenant des raccourcis confinant au mensonge. Il balaya l’article de son bureau.

- Cela fait maintenant plusieurs semaines. Je ne sais pas ce que je continue de faire là, mais je reste fidèle à mon poste, comme si j'espérais… Annihiler le mauvais sort que le destin nous a jeté, à tous. J’avais de la considération pour nos institutions. Puis j’ai réalisé qu’il ne s’agissait que de boîte faisant tourner leur fonds en circuits fermé avec les grandes entreprise, ne faisant que de multiplier des projets irréaliste avec le ton d’un prêche. À vrai dire je n’arrive pas à m’y faire. J’ai perdu goût à tout. La vie est devenu un triste couloir, qui ne me laisse qu’une impression... Celle d’un incalculable gâchis. Tout est fini et bien finis.


Le directeur allait se lever.

- Si je dois adresser un dernier souhait, ce serait celui de voir les choses évoluer dans le futur. Je n’ai pas l’égoïsme de souhaiter la ruine des Nations Unis, la guerre des civilisations. Je souhaite juste que celui-ci ouvre ses portes, qu’ils sortent des murs luxueux où ils se cachent, qu’ils viennent au contact de la population pour lequel il semble n’avoir que du dédain. De réduire en vérité l’écart qui est en train de couper notre société en deux, car il n’est pas tant d’enfers que celui du Silence, dans lequel sont murés tout ceux qui en souffrent. Mon lycée est un cas typique de dés-école. Je sais qu’il y en a eut d’autre. Je sais qu’il y en aura d’autre. Agissez maintenant, utiliser la justice autrement que pour l’imposer par le biais de cette milice aveugle que vous nommer encore “Police”. Car la justice est immanente, et cette situation de crise nous le rappelle.


Le directeur se leva, saisit un objet dans ses mains, que le coyote avait du mal à distinguer.

- J’adresse une dernière salutation à ceux qui verront ce texte. Puisqu’aucune réponse n’est plus forte que le symbole, je n’y vois plus milles solutions, pour me débarrasser définitivement de ce goût d’amertume, de rage et de désespoir. Je suis déjà de l’autre côté - Adieu.

Le coyote sursauta avec dégoût. Tentant de s’éloigner le plus du mur, se frottant vigoureusement le visage et les manches de sa veste pour en enlever la suie qui s’y était collé. Il venait de comprendre. L’homme avait éteint la caméra, laissant place à une image brouillée : Mais Armadillio avait eut le temps de voir ce que celui-ci avait posé sur la table, un briquet, et ce qu’il tenait dans la main, un bidon d’essence, comprenant brusquement l’origine, la nature de toute cette poussière noire. Ce n’était pas de la poussière, mais de la cendre. Celle du directeur, qui semblait encore si vivant sur l’image de la télévision.
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MessageSujet: Re: U.Z.I [Réservé]   U.Z.I [Réservé] EmptyMar 13 Déc 2016, 9:42 pm

L’homme s’était immolé, dans le petit carré isolé par des plaque de métal, des portières de casier bricolé à la hâte pour ne pas mettre feu à tout le bâtiment. Deuxième précaution, il avait isolé la porte : Le matelas, barricadant le tout, était en effet humide. Un trou dans le plafond indiquait qu’il avait démonté le système d’alerte incendie. Il comprenait maintenant l’énigme. Personne n’était “disparu mystérieusement”, ni par la porte, ni par la fenêtre, car il n’y avait plus personne pour en sortir. Le coyote remonta le col de son t-shirt pour respirer, de peur d’entrer encore davantage avec un air encombré de restes humains. Appuyé contre la fenêtre, il manqua de vomir, mis une main sur sa bouche. Son estomac étant vide, la nausée le quitta rapidement. Il se repris, se boucha le nez et fouilla dans le tiroire du bureau.
Peu de chose. La caméra, qui sentait encore une forte odeur d’essence, avait été mis dedans, ainsi que des trombonnes. Il ne chercha pas à la récupérer. En dépit de quoi il décida de sortir la cassette de la télévision. Il n’était pas venu pour cela, mais ce témoignage n’avait pas vocation à rester ici - Il secoua la cassette et la mis dans une poche de sa veste.

Plus rien à faire ici. Armadillio, renonçant à arracher la porte, ce qui lui aurait demandé de brasser énormément de poussière, ce qu’il redoutait, se dirigea en direction de la fenêtre. Mais c’est alors qu’un grondement, jusqu’ici d’une faible intensité, se fit de plus en plus fort. Le faiseau d’une lampe balayait la façade depuis l’extérieur. Instinctivement, le coyote se plaqua derrière un des murs bordant la fenêtre, regarda derrière un des rideaux décrépi l’origine de cette lumière.

- Mes frères, on m’a dit qu’un coyote opposant à notre Juste Cause se trouvait dans MON QG !

Armadillio baissa les yeux. Une dizaine de Mobiens se trouvait en bas, dans la cour de l’école. Celui qui parlait, tenant une lampe, était bien plus grand que les autres. Avant même qu’ils ne disent quoique ce soit d’autre, le coyote devina que c’était lui, Dabi’un. Un lion énorme, au pelage gris, couleur du béton, sa crinière imposante dépassant par le col de sa veste. Toute croc dehors, en un sourire carnassier, il toisait de son regard borgne la façade. L’un de ses hommes jeta une pierre au hasard, brisant une vitre.

- Alors, va-t-il se montrer, ce charognard ?

Le coyote arma son pistolet. Plus que quatre balles. Bien trop peu. Néanmoins, conscient qu’il n’aurait peut-être l’occasion de ne tirer qu’un seul coup, il visa d’une main chancellante à travers la vitre. Il fallait qu’il touche le lion. Celui-ci, environné de ses hommes, subjugué, se pensait indestructible.

- Ouvrez la porte, qu’on débusque cette vermine, dit le lion, alors que ses hommes se dirigeaient tous vers l’entrée, pour tenter de pousser le casier qu’Armadillio avait mis en travers de leur chemin.

Le lion disparu de son champ de tir, trop bas pour être atteignable. Mais c’est alors qu’une moto, équipé d’un side-remorque, remplis de bouteille de gaz, arriva en face du collège. Le coyote plissa des yeux. D’autres membres du clan ? En regardant mieux, il reconnu le visage du Mobien juché dessus. Celui d’un vieux loup. Démarrant au quart de tour, celui-ci fonça en avant, droit en direction de la porte. Au moment où il disparu également du champ de vision du coyote, le choc retentit.

Le coyote se trouva balancé au plafond par le souffle de l’explosion, qui ébranla l’intégralité de l’édifice, tandis que le bureau disparaissait à l’étage inférieur au milieu d’une grêle de gravat, avec le reste du plancher. Armadillio ne tarda pas à le suivre, protégeant son visage de ses mains, et tombant en direction du sol, inévitablement attiré par la gravité, de même que les piliers bordant un bâtiment à l’entrée vidée de son monde, vidée de son clan, pour ne devenir que ce à quoi il avait été mené depuis si longtemps - La Ruine.
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Armadillio Finstev
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MessageSujet: Re: U.Z.I [Réservé]   U.Z.I [Réservé] EmptyMer 14 Déc 2016, 2:10 pm

Lorsque le coyote ouvrit les yeux, il ressentit une vive douleur sur son avant-bras. Allongé sur du béton froid, il avait manqué de peu de se faire écraser. Le bout de béton, bloqué dans cette position, avait enfin empêcher la poutre métallique de s’abattre sur lui. Lentement, il se dégagea, constatant qu’il était dans la cour. Une foule d’émeutier, jeunes et moins jeunes s’amenaient par l’entrée du parking, tentant de déterminer la raison de l’explosion, l’étendue des dégâts. Armadillio se releva avec difficulté, récupéra son pistolet pour le cacher à la vue du plus grand nombre, et reconnu dans la foule, le visage d’une lycaon. C’était Zulaïka. le coyote se dépêcha d’aller à sa rencontre en claudiquant.

- Kwarno ?... Qu’est-ce que tu…?

- C’est fait, le type est mort, ça c’est certain.

La lycaon le regarda de haut en bas et de bas en haut le coyote à la veste déchiré, couvert de suie. Elle montra d’un doigt incrédule le lycée éventrée, ne présentant plus de façade avant.

- C’est toi qui a fait ça ?

Le coyote se retourna.

- ça ? Non…

Il cligna des yeux, comme hébété.

- Mais le mec et tout son clan étaient juste là, devant l’entrée. Le loup les a, oui, je crois bien qu’ils les a explosé.

- Quel loup ?

Sumeya apparu à côté de Zulaïka, se frayant un chemin dans la foule. Le coyote brandit un doigt accusateur.

- Moi aussi j’ai des questions à poser. Où étiez-vous passé avec ma voiture ?

- Quand tu es partit, j’ai constaté qu’il n’y avait pas de papier dans ce véhicule. Du coup quand des policiers sont venus, je suis parti pour faire un tour, mais ça a commencé à devenir très compliqué de rouler - Une émeute a eut lieu à Westopolis, apparement en rapport avec le mort de Soykan.

Le coyote fronça les sourcils.

- Attends tu as fouillé dans MA voiture ?

La lycaon fit mine de ne rien entendre.

- Du coup on est allé en direction du périphérique et là on s’est retrouvé bloqué dans des embouteillages, sans aucun moyen de te joindre, vu que TON portable était dans TA voiture, continua Zulaïka.

Le coyote cracha par terre. Il savait bien trop à quel point cette erreur aurait pu lui être fatale.

- Bon. Barrons-nous d’ici. Une fois que je serais dans ma voiture je vous dirais ce qu’il en est.

Le coyote laissa la lycaon lui indiquer le chemin, après qu’elle lui ait lancé les clé de sa voiture. Les trois Mobiens était presque arrivé au véhicule, laissé en plein milieu de la rue, lorsqu’une silhouette se pressa dans leur direction. Le coyote sortit immédiatement son pistolet pour le pointer vers le nouvel arrivant.

- HEY ! Attends, ATTENDS ! Tire pas, j’ai pas d’arme !

Arrivant les mains en l’air à la lumière des lampadaire, le jeune échidné tenait en main un papier. Le coyote ne baissa pas son arme : Le jeune était là lors de sa conversation avec les membres du clan de Dabi’un, dans le parking.

- Qu’est-ce que tu veux ?

- Ne répète pas ce que je te dis là, ça doit rester entre nous, mais franchement, eh. Merci, Sotletine, J’avais une dette envers trop de gens de son clan, donc le fait que tu les ait défoncé… Lourd. Lourd !

Armadillio vit que l’échidné avait presque des larmes de joies aux coins des yeux. Il hocha de la tête.

- Mais bon, je viens pas pour ça - En faites le vieux m’a demandé de te donner ça.

Le coyote pris l’enveloppe que lui tendait l’échidné, et lu l’intitulé. Il s’arrêta sur place, en silence. Mais oui. Bon sang c’était l’évidence même.

- Bon, moi j’y go, si jamais tu repasses à Westopolis, demande Joshua. Okay ? Allez.

Il ne répondit rien tandis que l’échidné disparaissait au milieu de la foule, et baissa les yeux. Il venait de comprendre le fin mot de l’histoire. Le vieux loup, qui s’était fait exploser pour des raisons mystérieuse : Il s’agissait du père de Soykan, “disparu afin de ramener plus d’argent”. C’est pour cela qu’il l’avait aidé - Oui c’est lui qui avait récupéré son pistolet, l’avait jeté dans le coffre. Son arrivé dans le lycée lui avait donc fait office de diversion : Leur objectif était le même. Mais le coyote dû aussi le reconnaître. Lorsqu’ils étaient dans la réserve d’armes, le vieux loup s’était effondré, pourquoi il s’était sacrifié de cette manière. Et ces bizarries y trouvaient aussi leur explications : dès qu’Armadillio lui avait tendu cette douille, de calibre 45 automatique, le père de Soykan avait compris que l’arme qu’il avait vendu avait tué son propre fils. Cruelle ironie de l’histoire, qui lui fit jeter discrètement la douille dans une bouche d’égout. Il ne pouvait pas infliger cette nouvelle à Sumeya. En dépit de quoi, il regarda à nouveau l’enveloppe, qui lui avait fait tout comprendre, intitulé “Pour Sumeya”.

- Tenez, c’est pour vous.

La louve regarda l’enveloppe, l’ouvrit, pour découvrir une liasse de billet, pliés. Elle regarda à nouveau l’intitulé.

- Qui vous a donné ça ?

- Comme vous avez pu le voir, c’est le jeune échidné. Enfin - je veux dire, sans le savoir j’ai dû croiser quelqu’un durant ma recherche à Westopolis.

- Quelqu’un ?...

- Il se pourrait bien qu’il s’agisse de votre père.

La louve resta un moment sans voix. Son visage s’illumina. Elle regarda les billets.

- Mon père ! Il est donc ici quelque part ?

- Quelque part oui.

- Il va bien ?

Armadillio eut un regard dans le vide, à l’adresse du Lycée éventrée par l’explosion.

- Je pense. En tout cas il a dû être heureux de pouvoir vous transmettre cette enveloppe.

Sumeya semblait ravi. Elle sortit une partie de l’argent, et la tendit au coyote.

- Merci pour tout. Merci, Je… J’aimerais vous faire un cadeau.

Armadillio recula.

- Non, c’est vraiment gentil, mais non…

Zulaïka pris les billets de sa main et le fourra dans sa poche de veste. La louve monta dans la voiture, le coyote étant à présent lesté d’un lourd poids, non pas celui de sa poche, mais d’une nouvelle culpabilité. La lycaon l’approcha pour lui parler à voix basse.

- C’était quoi, ce que tu as jeté avant ? Une douille ?

- Une douille oui.

- L’histoire est plus compliqué que ce que tu en as dit, je me trompe ?

Armadillio ne dit rien, se contentant de regarder la rue, éclairé par des lampadaires orangés, salit par des monceaux de déchet. Une poubelle avait, semble-t-il, été traîné là par les émeutiers. Un camion de police passa sans même s’arrêter devant le lycée, en direction de sifflement toujours audibles.

- Je me trompe ?...

- Non. Mais si tu veux vraiment tout savoir, il va falloir attendre un peu.

- Compris.

La lycaon entra à son tour dans la voiture. Armadillio resta là un instant, remis son bonnet en place après en avoir enlever la poussière de plâtre - et la cendre - qui s’y était accumulé. Il repensa encore une fois à l’enveloppe que le père de Soykan et de Sumeya lui avait fait transmettre. Il pensa à la cassette, dans sa poche : Il ne savait pas vraiment ce qu’il pourrait en faire. Une seule phrase lui revenait cependant en tête :  “Il n’est pas tant d’enfers que celui du Silence, dans lequel sont murés tout ceux qui en souffrent”. Silence de dignité ou de mort, Silence enrôbant les secrets, inavouable, tel que celui que révélait la douille de 45, flottant à présent dans le caniveau, ou les cendres éparpillé sur le sol de la rue, éclairait par la lumière du petit matin. Valait-il mieux un mensonge plaisant, celui de la “Juste Cause”, celui que laissaient les journaux, plutôt que la froide vérité, bien trop dure, bien trop ambigüe ? Bien trop Interdite ?

Le coyote baissa les yeux, accepta le fait. Car si les êtres vivants s’inventent des illusions, jusqu’à dangereusement y croire, cela ne pouvait qu’être pour une raison : Celle dictée par la plus élémentaire Survie, la Lâcheté. Cela semblait évident. Il eut un instant le bref espoir de devenir plus honnête, regarda Sumeya en entrant dans la voiture, en espérant ne pas trop se mentir à lui-même.

FIN
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